Il s'agit de quatre personnes qui achetaient, sous de fausses identités, des puces téléphoniques pour être utilisées par le GSPC dans la fabrication des bombes. Un réseau de soutien aux groupes terroristes spécialisé dans le trafic des puces téléphoniques, et à sa tête un repenti, a été démantelé ces derniers jours à Sidi Daoud par les services de sécurité. Les membres du réseau, composé de quatre personnes, dont un est toujours en fuite, était chargé de récolter auprès de citoyens des photocopies de pièces d'identité pour qu'elles soient utilisées à l'achat des puces téléphoniques. Celles-ci sont destinées aux maquis du GSPC pour être utilisées dans la fabrication de bombes. La combine de ce groupe est simple. Ses membres abusent de la confiance des citoyens en proposant généralement à des personnes de leur entourage de leur remettre leurs pièces d'identité dans le but de se faire délivrer par les mairies des documents administratifs, notamment des attestations de non-activité salariale. On sait que de tels documents nécessitent deux témoins pour leur obtention. Mais une fois les pièces d'identité remises, elles sont photocopiées en plusieurs exemplaires avant d'être distribuées dans plusieurs localités du pays pour servir à l'achat de puces téléphoniques par d'autres réseaux de soutien et au profit d'autres groupes terroristes. Les services de sécurité ont découvert plus de 24 photocopies au domicile du repenti qui avait la charge de mener cette opération pour le compte de katibat El-Ansar du GSPC. Un autre membre du réseau originaire de Bordj-Ménaïel sera, lui aussi, arrêté avec en sa possession plus de 14 photocopies de pièces d'identité. Selon nos sources, les membres du groupe alimentaient l'ensemble des réseaux de la zone 2 du GSPC en photocopies de pièces d'identité. Mais ils n'hésitent pas à approvisionner, eux-mêmes, les terroristes en puces téléphoniques une fois acquises auprès des revendeurs et magasins spécialisés qui n'exigent pas la présence de l'intéressé pour signer lui-même le contrat, se contentant juste de la photocopie d'une pièce d'identité. Ainsi, les terroristes qui ont éprouvé ces derniers temps de grosses difficultés pour s'approvisionner en puces téléphoniques suite aux restrictions imposées par l'ARPT viennent de trouver une autre faille dans le réseau de distribution pour s'équiper en puces téléphoniques. Une faille que les opérateurs de téléphonie peuvent ou doivent combler en exigeant la présence personnelle de l'acquéreur de la puce et non la photocopie de sa pièce d'identité. L'on sait qu'en perdant l'un de leurs outils de communication le plus important, à savoir le téléphone portable muni de la fameuse puce anonyme, les groupes terroristes de l'ex-GSPC ont été désorientés. Les terroristes auraient été contraints d'utiliser des fils et des câbles électriques volés pour actionner leurs engins explosifs comme cela a été le cas dans l'attentat de Timezrit, qui a fait 10 morts dont 2 enseignants. Les terroristes n'ont plus cette facilité de “griller” autant de puces qu'ils veulent pour éviter d'être remarqués ou repérés comme ils ont de moins en moins de facilités pour rentrer en contact avec leurs réseaux de soutien. Mais les terroristes arrivent toujours à déjouer les différents dispositifs mis en place en profitant des négligences, voire du laxisme observé dans le contrôle du marché de distribution de la téléphonie mobile pour s'approvisionner en puces téléphoniques devenues depuis deux ans une menace pour la sécurité nationale. On sait qu'au lendemain de la désactivation définitive des 2,6 millions des cartes SIM prépayées anonymes, soit 9% du nombre total d'abonnés enregistrés, les groupes terroristes avaient déjà trouvé l'astuce d'équiper leurs téléphones portables à l'aide de puces téléphoniques non enregistrées ou portant de fausses identités.