La décision du Kirghizstan de maintenir la base américaine de Manas est une surprise “désagréable” pour Moscou qui va riposter, écrivaient hier des quotidiens russes citant des sources diplomatiques. “L'information sur le maintien de la base est pour nous une surprise extrêmement désagréable. C'est un mauvais tour inattendu”, a déclaré une source diplomatique au quotidien Kommersant. “La présence militaire américaine est contraire aux intérêts de la Russie et à nos accords avec les autorités kirghizes”, a ajouté cette source soulignant que la Russie y apporterait “une réponse adéquate”. Une source citée par le quotidien des affaires Vedomosti parle aussi d'une “surprise après les déclarations (antérieures) des autorités kirghizes sur la décision définitive de fermer la base”, estimant que Bichkek a opéré ce retour en arrière sous la pression des Américains. Ces déclarations contrastent avec celles du porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko, qui a estimé mardi que la conclusion d'un accord de transit américano-kirghiz était “un droit souverain de la république du Kirghizstan”. Il a cependant souligné que Moscou partait du principe que la base aérienne de Manas serait fermée. Le Kirghizstan a annoncé mardi avoir signé un accord avec les Etats-Unis sur le maintien de la base aérienne de Manas, qui servira désormais au transit de matériel non militaire pour les troupes engagées en Afghanistan, alors que Bichkek en avait demandé la fermeture d'ici la mi-août.