La Russie a accusé hier les pays du G7 de prendre le parti de Tbilissi dans la crise géorgienne et assuré avoir respecté le plan de paix négocié par la présidence française de l'UE, à trois jours d'un sommet européen extraordinaire consacré à la Géorgie. En condamnant la reconnaissance par Moscou des Républiques séparatistes géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, le G7 a pris « une mesure (qui) a un caractère de parti pris et vise à justifier les actes agressifs de la Géorgie », a déploré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il réagissait à une déclaration commune, mercredi, des chefs de diplomatie des sept pays les plus industrialisés (Canada, Japon, France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne et Etats-Unis) condamnant les « actions » de leur « collègue du G8 », la Russie. Le président du Parlement d'Ossétie du Sud a annoncé la signature d'un accord, mardi 2 septembre, sur la présence de bases militaires russes dans ce territoire séparatiste géorgien. Moscou a en outre affirmé qu'elle « confirmait sa bonne volonté pour une coopération constructive dans le cadre du G8 et à un échange franc sur toutes les questions d'actualité ». La diplomatie russe a aussi assuré avoir « rempli tous les six points » du plan de paix au conflit russo-géorgien, négocié par le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside l'Union européenne. En outre, Moscou restera « un fournisseur sûr » en ressources énergétiques de l'Occident, en dépit des tensions provoquées par la crise géorgienne, a affirmé hier le porte-parole du Premier ministre Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Ces déclarations interviennent avant le sommet européen extraordinaire qui se tiendra lundi à Bruxelles sur cette crise, au cours duquel l'UE n'adoptera pas de sanctions contre Moscou, selon une source à l'Elysée. « Nous sommes toujours en phase de dialogue avec Moscou, pas en phase de sanctions », a indiqué cette source, soulignant que « l'heure des sanctions n'est certainement pas venue ». Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner affirmait jeudi que « des sanctions (contre Moscou) étaient envisagées et bien d'autres moyens », tout en soulignant que Paris ne proposait pas de telles sanctions, alors que les Européens sont divisés sur cette question. Avant la mise en cause du G7 par Moscou, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait accusé jeudi Washington d'avoir orchestré le conflit en Géorgie pour donner un « avantage » à un candidat à la présidentielle américaine, une thèse aussitôt rejetée par la Maison-Blanche. Poutine n'a pas donné pas de nom mais semblait viser le républicain John McCain, soutenu par le président George W. Bush et opposé au démocrate Barack Obama. Ce dernier soutient la position de Tbilissi, a affirmé vendredi le président du Parlement géorgien après une rencontre avec M. Obama lors de la convention du parti démocrate à Denver, dans l'ouest des Etats-Unis. Au Conseil de sécurité de l'ONU, une nouvelle réunion sur la Géorgie, la sixième en trois semaines, n'a donné lieu jeudi à aucune décision concrète. Moscou a aussi échoué, jeudi, à obtenir le soutien espéré au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS - Russie, Chine, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizstan) à Douchanbé, relevait hier la presse russe. La Chine et les alliés d'Asie centrale de la Russie ont préféré adopter un profil bas dans le conflit géorgien, voire défendre l'intégrité territoriale après la reconnaissance par Moscou des Républiques séparatistes géorgiennes, estimaient plusieurs quotidiens russes.