Une nouvelle personnalité issue de l'immigration fait son entrée au gouvernement français. Il s'agit de Nora Berra, médecin de formation et fille d'un tirailleur algérien, qui occupera le poste de secrétaire d'Etat chargée des Aînés auprès du ministre du Travail et des Relations sociales, Xavier Darcos. Dans le cadre de sa politique de la diversité, le président français, Nicolas Sarkozy, qui a mis fin aux fonctions de Rachida Dati au ministère de la Justice, a fait appel dans le cadre du remaniement ministériel, qu'il a opéré mardi, à un autre visage issu de l'immigration. Il s'agit de Nora Berra, conseillère municipale d'opposition à la mairie de Lyon, qui a été élue au Parlement européen lors du scrutin du 7 juin dernier. Fille d'un tirailleur algérien, qui fut prisonnier pendant cinq ans durant la Seconde Guerre mondiale, Nora Berra est née le 21 janvier 1963 à Lyon. Après avoir étudié dans le secondaire en France, Nora Berra poursuit des études de médecine à Oran (Algérie). De retour en France, elle entre au service d'immunologie de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, puis travaille également dans divers laboratoires européens. Elle débute sa carrière professionnelle en 1991 à l'hôpital Edouard-Herriot, à Lyon. En 1999, elle rejoint l'industrie pharmaceutique comme médecin en charge des affaires médicales dans des domaines comme le VIH, l'hépatite B ou le papillomavirus, tout en poursuivant une activité clinique à l'hôpital Herriot. Nora Berra est cofondatrice du club Convergences, dont l'objectif est de populariser les réussites de personnes issues de l'immigration. Cinquième de onze enfants, Nora Berra avait débuté sa carrière politique en 2001 quand elle a été élue conseillère municipale de Neuville-sur-Saône. Pour information, elle a été battue par le socialiste Christian Coulon lors des municipales de 2008. Aux élections européennes, elle a été élue en 5e position sur la liste UMP dans le Grand-Sud-Est. À 46 ans, cette mère de deux enfants est réputée pour être une “battante”. Cette jeune femme d'origine algérienne est apparue sur la scène politique aux européennes de 2004, où elle avait fait une tentative infructueuse. “Je suis issue d'une famille qui a toujours cru à l'ascenseur social”, confiait-elle au début du mois de juin sur le site Internet Diversité News. Elle indique également que “mes parents étaient illettrés et ont toujours cru en la famille gaulliste (...). Ils ont toujours été reconnaissants à De Gaulle pour l'indépendance de l'Algérie surtout après les affrontements passés.” Ce qu'il y a d'intrigant dans cette nomination, c'est que Nora Berra entre donc au gouvernement alors que Nicolas Sarkozy avait imposé en début de campagne que les candidats élus aillent siéger au Parlement. Voilà une entorse à cet engagement du patron de l'Elysée. Elle rejoint Fadéla Amara, également d'origine algérienne, qui est toujours chargée de la Ville. Avec Rama Yade, qui passe des Droits de l'Homme aux Sports, et Marie-Luce Penchard, une Antillaise qui obtient de son côté le portefeuille de l'Outre-Mer, ces quatre femmes incarnent la “promotion des minorités” et “l'ouverture à la diversité” ; des thèmes chers au président français Nicolas Sarkozy depuis son entrée en fonction en mai 2007. Pour rappel, Rachida Dati, qui avait été la première femme d'origine maghrébine nommée à un ministère de premier plan, n'est restée que deux ans à la justice. Portée aux nues en début de mandat, elle a fini par tomber en disgrâce auprès de Nicolas Sarkozy, lequel aurait été irrité par “sa personnalité et son goût pour les mondanités”.