L'Algérie est confrontée au vieillissement de la population, un phénomène lent mais devenu inéluctable. Dans cette phase de transition, les pouvoirs publics, éclairés par les associations du 3e âge et du personnel médical, se préparent pour mieux répondre aux besoins des personnes âgées. Celles-ci représentent actuellement 7,5% de la population et devraient atteindre les 11% en 2020 et près de 40% en 2040. C'est dans ce contexte de réflexion sur la problématique du vieillissement qu'intervient la visite officielle de la toute nouvelle secrétaire d'Etat français chargée des Aînés, Nora Berra, hier et avant-hier, à Alger. Originaire d'Algérie, cette dernière a confié, hier, avant son départ en France, qu'elle a volontairement choisi le pays de ses parents, pour sa première visite à l'étranger. Pendant les deux jours, la secrétaire d'Etat s'est entretenue notamment avec le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould-Abbés, et la ministre déléguée à la famille, Saâdia Djaâfar. Elle a également rencontré des représentants du mouvement associatif travaillant auprès des personnes âgées, des médecins et des spécialistes, particulièrement le Pe Brouri de l'hôpital de Birtraria, ainsi que le personnel de la clinique Arezki, sis à El-Biar, avant de se rendre, hier après-midi, au foyer pour personnes âgées et handicapées de Dély-Ibrahim. “Ma visite est beaucoup plus une prise de contact. On discute et on voit comment les Algériens envisagent les choses concernant la prise en charge des personnes âgées et handicapées. Notre but est d'être côte à côte dans des projets”, a déclaré Nora Berra, lors d'un point de presse qu'elle a animé au foyer de Dély-Ibrahim. À la question se rapportant aux entretiens qu'elle a eus avec les responsables algériens et le monde médical, la secrétaire d'Etat est restée évasive, signalant cependant que sa visite lui a permis d'avoir une idée sur “l'état des lieux” en matière de prise en charge et surtout qu'il existe de part et d'autre “une bonne volonté de travailler ensemble”. Avec le poste qu'elle occupe, depuis juin dernier, dans le gouvernement français et en sa qualité de binationale (Franco-Algérienne), Mme Berra a admis qu'elle pouvait apporter un plus pour Algérie, citant “la mise en place d'une filière d'excellence en gérontologie (une spécialité qui étudie le vieillissement dans toutes ses dimensions, notamment sociale, économique, démographique, psychologique, anthropologique, culturelle, et médicale, ndlr). Elle a aussi concédé que l'Algérie est “un monde qui m'est familier et où je me sens à l'aise”. “Il y a beaucoup de chaleur humaine et beaucoup de générosité. L'Algérie est fidèle à sa réputation. Je repars avec ça”, a-t-elle ajouté. Pour rappel, Mme Berra est diplômée d'un doctorat de médecine. En plus de sa carrière médicale et politique, elle s'est distinguée par son engagement social et son intérêt pour “la diversité culturelle”. En 2008, la conseillère municipale de Lyon, également élue du 8e arrondissement, est nommée interlocutrice pour la France de l'association internationale Women Without Borders. Au mois de juin 2009, Nora Berra est élue députée européenne, avant d'accéder au poste de secrétaire d'Etat chargée des Aînés, sous le gouvernement Fillon.