Le choix de Tlemcen a été dicté par le fait que cette région frontalière avec le Maroc compte un nombre important d'opérateurs économiques qui sont les premiers concernés par son application. Une délégation du ministère du Commerce, composée de MM. Allili Redouane, chargé d'études et de synthèse, et Gaouar Sidi Mohamed, directeur du suivi des accords commerciaux régionaux, s'est rendue à Tlemcen pour expliquer aux opérateurs économiques de la région les grandes lignes des dispositions de l'accord d'association de libre-échange de la zone arabe avec franchise totale, dont l'Algérie est signataire et qui permettra de placer les produits nationaux sur le marché arabe pour une libre concurrence. Le choix de Tlemcen a té dicté par le fait que cette région frontalière avec le Maroc compte un nombre important d'opérateurs économiques qui sont les premiers concernés par son application. Du fait de la proximité du Maroc, ces opérateurs auront un rôle économique important à jouer à la faveur des perspectives de relance des exportations vers ce pays du Maghreb. M. Allili a commencé par déclarer qu'“au cours des 20 dernières années, il a été mis en place plus de 215 accords de libre-échange dans le monde. Près de nous, le Maroc a conclu 11 accords, la Tunisie 7 et l'Egypte 8. En Algérie, 2 accords seulement régissent le commerce extérieur : l'un avec l'Union européenne, entré en vigueur en 1995 et signé en 2001, et l'autre avec les pays arabes, le 1er janvier 2009”. Il a ajouté que “la convention en question est la base juridique de cette zone arabe de libre-échange avec comme objectif la libéralisation des échanges commerciaux entre les pays arabes et la facilitation des services liés au commerce”, précisant que “malgré son élaboration par le Conseil économique et social de la Ligue arabe en 1981 à Tunis, son application n'a pu devenir effective pour diverses raisons, notamment l'absence de règles d'origine uniforme pour le produit arabe et d'un mécanisme opérationnel de suivi et d'exécution du fait que cette convention prévoyait une libéralisation totale pour certains produits”. Après plusieurs années de retard, cette convention est entrée en application avec le démantèlement progressif des droits de douane. Actuellement, 19 pays arabes ont ratifié la convention, hormis les Iles Comores, Djibouti et la Somalie. Malgré les progrès enregistrés dans le processus de mise en place des différents mécanismes techniques, le volume des échanges interarabe demeure très faible. En 2008, les échanges entre l'Algérie et les pays arabes n'ont représenté que 2,4 millions de dollars sur un total de 80 milliards de dollars. Les importations très marginales dominées principalement par les produits pharmaceutiques et les produits sidérurgiques (Jordanie, Maghreb, Arabie saoudite et les Emirats) ont été de l'ordre de 9 millions de dollars seulement, tandis que les exportations durant la même année sont évaluées à 1,5 million de dollars, soit un taux de 2% des exportations globales. Au cours des débats, les opérateurs ont particulièrement abordé la question des inconvénients de cette adhésion dans la zone arabe de libre-échange craignant surtout que la production nationale risque d'en pâtir. Les deux représentants du ministère du Commerce ont, quant à eux, rassuré les opérateurs économiques en déclarant qu'un comité de suivi a été mis en place au niveau de la Chambre nationale de commerce, soulignant, dans le même état d'esprit, que “ce n'est pas n'importe quel produit qui sera admis en Algérie et les services des douaniers seront vigilants aux frontières pour la sauvegarde de la production nationale”.