Une liste de produits devant être interdits d'importation des pays membres de la Zone arabe de libre-échange (Zale) est en élaboration. C'est le ministère du Commerce qui est chargé de cette tâche et qui a établi récemment une liste de 1 141 produits, dont il veut obtenir l'interdiction à l'importation auprès des pays de cette zone. C'est du moins ce que rapporte l'Agence presse service, citant un responsable du ministère. Cette liste de produits dite négative est en réalité établie par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) en collaboration avec les opérateurs économiques. Mais pas seulement. Elle est tout autant entérinée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Cette liste comprend, selon Redouane Allili, conseiller du ministre du Commerce pour les questions de coopération, plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut interdire à l'importation de cette zone pour une durée de 3 à 4 années. Il est question à cet égard de filières de production que l'Algérie estime “prioritaires” méritant d'être protégées pour une durée déterminée telles que les produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, le papier et le carton et l'électroménager. Sollicité à propos de la valeur des importations émanant de cette zone, le responsable du ministère du Commerce brandira les chiffres : les importations de l'Algérie auprès de la Zale sont passées de 3% de ses importations globales en 2008 à 4% sur les dix premiers mois de l'année 2009. Ainsi, sur les seuls dix premiers mois de l'exercice 2009, les importations algériennes auprès de cette zone ont augmenté à 1,37 milliard de dollars contre 1,05 milliard de dollars sur toute l'année 2008. Dans les faits, ces importations sont constituées de biens d'équipement (66%), de médicaments et de l'électroménager (24%) et de produits agroalimentaires (10%). Concernant les barrières non tarifaires rencontrées par les exportateurs nationaux, certains problèmes s'étaient posés au départ, selon M. Allili qui cite le cas de la Libye qui exigeait des opérateurs algériens d'authentifier le certificat d'origine des produits par les services consulaires libyens en Algérie. Or, souligne-t-il, cette exigence de la Libye constituait une barrière non tarifaire qui n'est pas admise par le Conseil économique et social de la Ligue arabe, ajoutant que l'Algérie a appliqué, durant la mise en œuvre de cette mesure, le principe de la réciprocité sur les produits libyens. “Ces problèmes techniques ne sont pas propres à la Zale uniquement, mais à toutes les zones de libre-échange”, a tenu à préciser M. Allili, en soulignant que l'Algérie dispose d'un “système de défense commerciale pour protéger sa production” de telles entraves. Concernant l'avancée des négociations sur les règles d'origine dans le cadre de cette zone, M. Allili indique que les pays membres sont parvenus à définir les règles d'origine de près de 75% des produits échangés, alors que les 25% restants font l'objet de négociations au niveau du Comité des règles d'origine de la Ligue arabe. Ces négociations butent sur certains groupes de produits tels que les textiles, les produits de minoterie, les préparations de viande, les combustibles minéraux, les produits pharmaceutiques, les huiles essentielles, les détergents. L'Algérie revendique pour ces produits un critère de transformation substantielle s'approchant, au minimum, de 70% de la valeur ajoutée afin de protéger certaines industries nationales susceptibles d'être menacées par cet accord, est-il indiqué. L'Algérie veut négocier cette liste lors du prochain Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe qui va se tenir en février prochain, explique M. Allili.