Après la présentation, mardi dernier, de la pièce Essadma, du Théâtre régional d'Oran, une adaptation du roman l'Attentat, de Yasmina Khadra, place à la représentation mercredi dernier de Rouassiettes (célibataires), de l'Atelier de recherche théâtrale et musicale (Artm) de la faculté des lettres et des sciences humaines d'Aïn Chok de Casablanca. Ecrite et mise en scène par Hamid Mourchid, la pièce traite avec humour et dérision du problème de la femme au Maghreb. Rouassiettes met en scène quatre vieilles filles abusées par un marabout d'une ville. Ce dernier, pour se débarrasser d'elles, leur suggère de se diriger vers un endroit hors des murs de la ville, un véritable coupe-gorge, où elles risquent de se faire tuer, pour soi-disant rencontrer leur âme sœur. La pièce débute par la scène d'exposition présentant quatre femmes à la recherche de leur âme sœur dans un lieu désertique et affamé. Cachant mal leur jeu, les quatre femmes finissent par se trahir dans leurs discussions et avouent leur désir de rencontrer l'homme de leur vie. La discussion, les répliques, les apartés humoristiques ont fait pleurer de rires les spectateurs. “Au moins, ils nous ont permis de fuir nos pièces tristes et nous ont égayés durant tout le spectacle”, confie Fouzia El-Hadj à un metteur en scène. Ce nombreux public a récidivé, jeudi passé, en assistant à la pièce Laou Kounta Falastinian, du Théâtre national algérien. Dès l'entame de la pièce, les spectateurs étaient attentifs. C'est l'histoire du rapt d'un archéologue israélien et de son assistante, par trois Palestiniens de mouvements différents. Un silence d'ange régnait dans la salle et les comédiens ont été longuement ovationnés. Le Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, qui a présenté sa pièce Noun sur la scène du TRB, vendredi dernier, a déçu le public batnéen. Ecrite par le journaliste et auteur Hmida Ayachi et mise en scène par Azzedine Abbar, Noun a reçu, lors du dernier Festival national du théâtre professionnel d'Alger, le prix de la mise en scène et un autre d'interprétation pour l'une des deux comédiennes. Mais la pièce n'a pas fait l'unanimité auprès du public, qui a commencé à déserter la salle pendant le spectacle. Des répliques et des apartés mal négociés, des scènes trop audacieuses, voire choquantes, et de l'exagération dans le jeu ; ce sont les quelques remarques et appréciations du public. En marge des spectacles, des conférences sont organisées sporadiquement. La première, organisée dimanche dernier, a porté sur “Le mouvement théâtral dans les pays du Maghreb et sa relation avec un public”. Intéressante, cette rencontre a suscité le débat et certains problèmes ont été soulevés, notamment le manque de créativité et l'absence de formations et d'encadrement. La seconde rencontre, qui s'intéressait à “L'histoire du théâtre maghrébin et son impact sur le monde arabe”, a été animée par l'universitaire marocain Abdelkrim Berrechid, la metteur en scène et directrice du Théâtre régional de Tizi Ouzou, Fouzia Aït El Hadj, le directeur du Théâtre régional d'Annaba, Ali Braoui, et le comédien Aïssa Moulefraâ. Mais c'est du théâtre pour enfants qu'il a été question et les intervenants ont dénoncé certaines pratiques et certains intrus dans un échange très animé.