L'écrivain algérien de renommée internationale, également directeur du Centre culturel algérien de Paris, Yasmina Khadra, sera à Oran le 23 avril pour la présentation de son dernier roman Ce que le jour doit à la nuit (Julliard 2008 et Sedia la même année pour l'Algérie). Cette date coïncidera avec la représentation générale de la pièce l'Attentat : une adaptation de son roman éponyme. Roman largement primé, dans Ce que le jour doit à la nuit, il est d'abord question d'histoire : une histoire personnelle, individuelle et une histoire commune, partagée par un ensemble d'individus. Confié à son oncle par son père ruiné, Younès, rebaptisé Jonas, est un petit garçon de neuf ans au visage angélique qui développe et noue une amitié exceptionnelle avec les jeunes pieds-noirs. Ballotté entre deux cultures, le petit Younès ne parvient à renoncer à aucune d'elles. L'histoire s'étale de 1930 à nos jours et traite de l'histoire et cette double culture ancrée en chaque individu, mais souvent négligée et occultée. Yasmina Khadra sera donc à Oran, à l'hôtel Royal d'Oran, à partir de 16h, pour une conférence débat, organisée par les éditions Sedia, où il débattra avec le public les différents aspects de son roman et procédera par la suite à une vente-dédicace. De plus, le 23 avril coïncidera avec la date de la représentation générale de la pièce l'Attentat, au théâtre régional Abdelkader-Alloula d'Oran, qui est en fait une adaptation du roman éponyme de Yasmina Khadra. En effet, le Théâtre régional d'Oran (TRO) s'est attelé ces derniers mois à adapter ce roman. Cette tâche a été confiée à Mourad Snouci, à qui on doit notamment le texte du one man show de Samir Bouanani, qui a connu un franc succès, intitulé Moutazaouedj fi outla. Contacté, le directeur du TRO, Azri Ghaouti, nous a déclaré : “Nous n'avons rien touché à la trame, mais comme le roman est trop subjectif et intériorisé, nous avons dû faire un traitement théâtral, car le théâtre se base sur l'extériorisation.” Pour rappel, l'Attentat, c'est l'histoire de docteur Amine, un Israélien d'origine palestinienne, marié depuis 15 ans et mène une vie tranquille et heureuse. Mais, un jour, sa vie bascule et tout son univers s'écroule lorsqu'il apprend que sa femme est une kamikaze et qu'elle est responsable de la mort de plusieurs personnes dont des enfants. Son existence tourne au cauchemar, c'est ainsi qu'Amine entame une quête… à la recherche de la vérité. Le directeur du TRO et producteur de la pièce nous a également dévoilé que le choix de ce roman est motivé par plusieurs raisons : “En fait, la ministre de la Culture a dit, lors de la clôture du dernier festival professionnel d'Alger, que l'année 2009 sera celle de l'adaptation du roman algérien par le théâtre. Pour ma part, je venais de lire l'Attentat et j'étais sous l'influence de ce roman. L'Attentat a été un choix rapide, difficile et compliqué, car il fallait trouver une plume qui puisse l'adapter sans altérer le contenu du roman. Mourad Snouci a travaillé sur trois moutures et la dernière a été la bonne.” D'ailleurs, Yasmina Khadra a félicité Mourad Snouci pour la version définitive. La mise en scène a été confiée à Ahmed Khoudi ; quant aux comédiens, ils ont été choisis sur casting. Ce dernier est un mélange entre l'ancienne et la jeune génération : avec des comédiens chevronnés comme Fadéla Hachemaoui, Mohamed Himour, Abdelkader Belkayed, Bachir Hamouda et des jeunes talents comme Yamina Hessam, Fatma-Zohra Hachemaoui, Rachid Jrourou de Mostaganem ou encore Mohamed Frimahdi de Mascara, qui campe le rôle principal, à savoir celui du docteur Amine. “C'est la première fois que le théâtre se penche sur la littérature de Yasmina Khadra, et c'est très intéressant pour le public d'accéder à celle-ci dans la langue populaire”, appuie notre interlocuteur. Ce dernier nous a également appris qu'il n'y a eu aucune difficulté avec Yasmina Khadra qui a tout de suite dit oui. “Et comme il avait vendu les droits à une société américaine, il nous a dit : “J'en fais mon affaire””, conclut Azri Ghaouti. Ainsi, le Théâtre régional d'Oran à un droit d'exploitation de l'Attentat pendant deux ans. La générale est prévue pour le 23 avril en présence de l'auteur, la pièce sera également rejouée le lendemain ainsi que la semaine d'après. Sara Kharfi