L'entame de la compétition, dans le cadre de la IVe édition du Festival national du théâtre professionnel d'Alger, s'est faite par le Théâtre régional Abdelkader-Alloula d'Oran, avec la pièce Essadma, une adaptation du roman L'Attentat de Yasmina Khadra. Adaptée par Mourad Snouci, Essadma nous a réservé une belle surprise puisqu'elle s'est débarrassée de plusieurs imperfections, notamment dans le rythme, dans le jeu, dans la lumière et même dans ses symboles. Comme la perfection n'existe pas, quelques moments difficiles traversent la pièce, mais qu'importe, puisque le spectacle est garanti et que les comédiens prennent de plus en plus d'aisance sur scène. Ils commencent même à maîtriser leurs personnages. D'autre part et pour rappel, Essadma traite du conflit inextinguible israélo-palestinien à travers l'histoire d'Amine Djaâfari, un médecin israélien d'origine palestinienne, qui évolue avec son épouse Sihem à Tel-Aviv. Sa vie se décompose en fragments le jour où son épouse, qu'il considère comme un être fragile et inoffensif, devient un kamikaze et se fait exploser dans un restaurant. Amine entame alors une quête pour la vérité : découvrir qui était vraiment sa femme. Etait-elle devenue un monstre sans qu'il s'en aperçoive ? Pourquoi avait-elle commis cet acte abjecte, répréhensible et arbitraire ? Amine retourne à Bethléem, la terre de ses ancêtres et l'endroit où Sihem s'était rendue et duquel elle lui avait posté une lettre la veille de l'attentat. Ainsi, Amine fait une sorte de pèlerinage et renoue, à la fois, avec les siens et avec son humanité. Le comédien principal, Mohamed Frimahdi (qui a incarné Amine), a donné une nouvelle orientation à son jeu puisqu'il s'est débarrassé de la colère et de la hargne, bien que quelques problèmes d'articulation subsistent. C'est donc une pièce liftée et avec un enchaînement logique qui nous a été proposée avant-hier, aux antipodes de la première version présentée le 23 avril dernier à Oran.