“Si tous les pays musulmans se mettent d'accord pour interdire la omra, l'Algérie suivra cet avis mais pour l'instant, on ne peut prendre isolément une telle décision”, dira en substance le ministre de la Santé. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat, est revenu hier sur la situation épidémiologique de la grippe porcine A/H1N1 en Algérie, alors qu'il effectuait à Oran une visite d'inspection de certaines structures relevant de son département. Ainsi, pour ce qui est des cas confirmés, le ministre réaffirme qu'ils ne sont à ce jour dans notre pays qu'au nombre de deux et que les personnes en question devaient regagner leur domicile dès aujourd'hui. Quant aux cas suspects qui ne cessent de se déclarer un peu partout, le ministre estime qu'il y a de l'exagération de la part des médias. “Je suis le premier et le seul responsable ; s'il y a un cas, c'est moi qui suis informé en premier”, dira le ministre, rappelant que toutes les mesures de contrôle aux postes frontaliers ont été renforcées, que ce soit les postes frontaliers terrestres, les aéroports et les ports. Interrogé sur la possibilité d'annuler la omra pour cause de pandémie, à l'instar de la décision prise par la Tunisie, M. Barkat réagit. “Si tous les pays musulmans se mettent d'accord pour interdire la omra, l'Algérie suivra cet avis mais pour l'instant, on ne peut prendre isolément une telle décision”, dira en substance le ministre de la Santé qui s'est surtout voulu rassurant quant à la capacité de l'Algérie à gérer la situation actuelle et de faire face à un risque de contagion de grande envergure. D'ailleurs, pour M. Barkat, le dispositif va être mis à l'épreuve avec l'arrivée des émigrés et par la suite le retour des résidents nationaux qui auront séjourné à l'étranger. Pour ce qui est des moyens, alors que 6,5 millions d'unités de Tamiflu sont disponibles et que de nouvelles commandes ont été faites, ce sont encore 65 caméras thermiques qui ont été acquises à l'échelle nationale. Alors qu'il évoquait précisément le dispositif de prévention aux frontières, le ministre dira que “l'Algérie est prête à aider la Libye, si elle le demandait” pour cause de foyer de peste qui vient d'être découvert dans ce pays et d'ajouter que les mesures de contrôle à nos frontières avec ce pays sont déjà en place. Pour ce qui est du retrait de la vente du Diantalvic décidé par la France à la demande des instances européennes, nous apprenons que l'on s'achemine en Algérie vers une décision similaire. En effet, hier se tenait une réunion au ministère regroupant le directeur de la pharmacie centrale et les responsables du LNCPP qui devaient en faire l'annonce officielle. Lors de sa visite d'inspection à Oran, M. Saïd Barkat s'est dit très inquiet de l'incidence de la tuberculose dans cette wilaya qui, en dépit, d'une diminution de l'ordre de 2,5% reste très importante. Elle y est deux fois plus importante que la moyenne nationale et de demander des enquêtes épidémiologiques plus poussées pour connaître les facteurs de la persistance de cette maladie très contagieuse. Durant cette visite à Oran, le ministre a eu à inaugurer de nouvelles structures de proximité de santé publique et assister à l'ouverture de maternités qui ont été réhabilitées à l'image de celle d'Eukhmul au centre-ville d'Oran. Bien que la wilaya d'Oran dispose de lits d'hospitalisation en nombre important par rapport à la moyenne nationale, la prise en charge de la population oranaise laisse toujours à désirer en matière de soins de base.