Durant ce festival, les Algériens ont démontré un grand intérêt pour la lecture qui était mise au placard par les jeunes. En effet, depuis l'inauguration, un monde fou sillonne les stands, mais le plus remarquable est de voir les petits exiger à leurs parents de leur acheter des livres ! Dans le cadre de l'édition africaine du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse, plus d'une cinquantaine de maisons d'édition ont présenté leurs livres. Qu'ils soient nouveaux ou anciens, cela n'a pas laissé le public indifférent ; celui-ci a montré beaucoup d'intérêt pour la lecture. À une journée de la clôture, nous avons interrogé quelques éditeurs sur le déroulement du festival, du point de vue des ventes, de l'organisation et des titres proposés. Concernant la maison d'édition Enag, le responsable Mohamed Iguerb, directeur de la distribution, semblait content de la réussite de cet événement purement culturel qui a attisé la curiosité de tous. “Sans parti pris, c'est une réussite par la présence des éditeurs qui sont venus en masse et aussi le foisonnement remarquable des titres”, a déclaré M. Iguerb. Pour cette 2e édition, l'Enag a offert une soixantaine de titres, dont des livres de littérature de jeunesse et, entre autres, des livres pour enfants préscolaire dans les deux langues (français et arabe), et quelques ouvrages en amazigh. “Parmi les 60 titres proposés pour le festival, la moitié a été tirée pour le Festival panafricain, et le sujet récurrent est l'histoire africaine”, a ajouté M. Iguerb. Le représentant de Dar El-Maârifa, a, de son côté, avoué que “l'exposition de cette année est mieux organisée que l'autre fois, mais au niveau des achats des livres, les gens étaient plus friands que cette année”. Cela semble étonnant en constatant les prix abordables de 35 à 1 700 DA. En plus, cette maison d'édition proposait des livres de tous genres, en commençant par les nouvelles fables algériennes jusqu'aux livres coraniques. Par contre, M. Lazhari Labter, directeur d'Alpha, a atteint le but escompté lors de ce festival. “L'objectif de cet événement n'est pas la vente des livres, mais le contact direct des gens avec les ouvrages. Surtout les enfants, car en feuilletant un livre, un rapport est créé entre les deux, et dès cet instant, l'enfant apprend à aimer la lecture car cela ne s'apprend pas à 35 ou 40 ans”, a souligné M. Labter. D'autre part, un exposant d'un autre style était présent ; il n'a aucun rapport avec les livres mais sa création reste très éducative. Le phénix est un jeu de lettres faisant référence au scrabble mais il implique les joueurs dans l'esprit des jeux d'échecs et le jeu de stratégie chinois le go. Inventer par Abdallah Chabani en 1993, il a connu plusieurs récompenses dont la médaille de bronze du concours Lépine de Paris. Un stand quasi vide. Le créateur, outré, déclare : “Les Algériens n'ont pas la culture des jeux.” Les jeux de société sont devenus des classiques dont la place a été détrônée par les jeux vidéo. Tandis que le livre pour enfants, Les contes du vent et du sable, de Corinne Chevalier, vendu à 250 DA, est l'une des nouveautés de Casbah Edition. Sur ce festival, le responsable, M. Sebaoun, a exprimé son contentement de voir les jeunes s'intéresser aux livres. “Une très forte demande de livres de littérature par les jeunes a été remarquée. C'est une réussite de voir cette socialisation de la lecture”, a-t-il déclaré. Entre autres, Casbah a mis en vente son titre qui a reçu un titre et qui affiche un succès flagrant. D'une rive à l'autre est une lecture de La terre et le sang et Les Chemins qui montent de Mouloud Feraoun, réadaptée par Djoher Amhis-Ouksel. Des ouvrages pour un été africain ont été édités pour le festival.