Ce sont là des propos du ministre des Transports Amar Tou après une discussion avec le commissaire européen aux transports en visite à Alger. Le ministre des Transports, Amar Tou, a indiqué hier que l'Union européenne (UE) était disposée à ouvrir le dialogue avec l'Algérie sur sa décision relative aux restrictions d'émission de gaz à effet de serre dans le transport aérien à l'horizon 2012. “D'ici la mise en application de cette directive en 2012, la partie européenne nous a fait part de sa totale disposition à discuter avec l'Algérie et d'autres pays concernés ainsi qu'avec l'Organisation internationale de l'aviation civile (OIAC) pour essayer de trouver un traitement mondial à cette question”, a-t-il expliqué au terme d'un entretien avec le commissaire européen aux transports, Antonio Tajani, en visite de travail en Algérie. Cependant, le ministre des Transports n'a pas manqué de faire part de l'inquiétude de l'Algérie vis-à-vis de cette décision européenne, “prise de manière unilatérale”. “Le protocole de Kyoto, qui est une référence internationale dans le domaine de l'environnement, privilégie le dialogue quant aux décisions à prendre dans ce domaine et précise clairement qu'elles ne concernent que les pays développés et non pas ceux en voie de développement comme l'Algérie”. S'agissant de la demande de l'Europe qui plaide pour une ouverture du ciel au transport aérien, M. Tou a précisé que “l'Algérie privilégie la coopération bilatérale entre pays”, estimant que “nous avons toute la latitude d'ouvrir ce dossier quand on le jugera nécessaire”. Pour le moment, les choses sont au stade de “l'échange d'avis sur la question et de façon purement informelle en attendant de passer à d'autres formules quand les conditions seront favorables”. Par ailleurs, le ministre a souligné la volonté de l'Algérie et de l'UE de voir leur coopération, notamment dans le secteur des transports s'élargir à d'autres activités telles que le transport routier, maritime, aérien, ferroviaire et urbain ainsi qu'à ceux de la sécurité maritime et routière. Pour sa part, le commissaire européen aux transports a affirmé que l'UE était disponible à discuter pour essayer d'avoir un bon accord qu'il souhaite mondial, car, a-t-il expliqué, “c'est la meilleure solution”. “Je veux rassurer la compagnie aérienne algérienne (Air Algérie), comme j'ai rassuré le ministre, que nous pouvons travailler ensemble et nous avons encore du temps (2012)”, a-t-il soutenu tout en se disant “convaincu qu'on va bien travailler ensemble”. “Nous avons encore du temps pour travailler ensemble”, a-t-il dit, précisant que “la décision de l'UE a même provoqué des réactions négatives de la part de compagnies aériennes européennes”. M. Tajani a estimé, d'autre part, que le fait que l'Algérie et l'UE possèdent une même vision du système des transports encourage le renforcement de leur coopération dans ce domaine. Il a également fait part de la volonté des deux parties à renforcer leur coopération dans le domaine du transport et de la sécurité maritimes, soulignant la qualité des relations entre les services algériens chargés de la sécurité maritime et l'Agence européenne de la sécurité maritime. Le représentant de l'UE a souligné le rôle important que l'Algérie pourrait jouer dans la coopération dans le domaine du transport entre l'Afrique et l'Europe, en raison notamment de sa situation géographique. Pour rappel, le président-directeur général d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah avait animé, la semaine dernière, un point de presse lors duquel il avait exprimé l'inquiétude de l'Algérie face à la menace que représente cette mesure sur le pavillon national.