Plus de 70 entreprises, relevant du secteur du textile, des cuirs et bois, bénéficieront prochainement d'un plan de redressement et de développement. Ce programme de restructuration prévoit le recrutement de quelque 10 000 employés. Il sera question de reprendre les travailleurs qui ont déjà fait l'objet d'un licenciement à caractère économique dans le secteur. En l'absence de marché et de perspectives pour ces sociétés, ces employés ont été sacrifiés. Désormais, l'objectif recherché est de revoir l'ensemble du parc national de production en matière d'investissement, de formation et des possibilités de réorganisation des filières textiles en les regroupant. Il faut revisiter ce secteur criblé de dettes. Il est indispensable de revoir son organisation ainsi que l'ensemble des usines de production dans le but d'obtenir une production d'une meilleure qualité et à moindre coût et pouvoir attirer ainsi la clientèle dans les années à venir. Certaines entreprises publiques, qui ont fait faillite, devraient profiter de cette relance. Il est enregistré, à ce propos, la disparition d'environ 40 sociétés. Ainsi, par souci de protection de l'environnement, une usine implantée à Aïn Defla spécialisée dans le traitement des déchets du cuir, fermée jusque-là, doit impérativement rouvrir et reprendre son activité. Le créneau de la commercialisation et de la distribution devrait également être concerné par cette démarche. La décision de fermeture des unités de Districh et de l'Enaditex devrait être de ce fait reconsidérée. M. Amar Takdjout, secrétaire général de la Fédération du textile et cuirs à l'UGTA, estime qu'une fois reprises, ces sociétés doivent être dirigées par des hommes épris de dynamisme et de créativité tout en prenant en compte la nécessité d'améliorer la qualité de la production. Ce sont autant de paramètres qui contribuent à la récupération des parts de marché perdues jusqu'à présent. En outre, la mesure prise par le ministère de l'Education d'imposer le port d'un tablier à tous les élèves des trois paliers vient à point nommé. En effet, ils seront plus de 8 millions d'écoliers, soit l'équivalent de 20 millions de mètres linéaires à fabriquer. Reste à savoir comment doit-on se procurer toute cette marchandise. Les pouvoirs publics opteront-ils pour la production locale ou l'importation ? “Doit-on utiliser l'outil de production existant ou recourir à l'importation en alourdissant davantage sa facture ?” s'interroge M. Takdjout au cours de son passage hier à la radio Chaîne III. Par ailleurs, le syndicaliste demande d'arrêter l'exportation des cuirs semi-finis dont les déchets toxiques sont accumulés localement. Ce qui pousse les responsables à appliquer une taxe sur l'environnement aux entreprises productrices. Il faut dire qu'actuellement, l'Algérie compte une soixantaine d'entreprises activant dans le textile. Leur production globale est évaluée à près de 25 millions de mètres linéaires/an. Or, cette production ne couvre que 10% du marché national dont la demande avoisine les 100 millions de mètres linéaires/an. Selon le secrétaire général de la Fédération du textile et cuirs, l'Algérie dispose de grandes potentialités pour faire plus et gagner une plus grande part de marché. “Si nous récupérons de nouveau 10% de parts de marché, nous récupérerons au moins 10 000 postes de travail que nous avons perdus durant les vingt dernières années”, conclut-il. B. K.