L'Etat semble déterminé à « sauver » le secteur des textiles. Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, fait état d'un plan de relance qui sera bientôt mis à exécution. « L'industrie du cuir et des textiles est de retour », promet-il. Intervenant hier à l'ouverture des travaux du 3e congrès de la Fédération des textiles et cuir à Alger, M. Sidi Saïd indique que l'opération d'assainissement des entreprises est sur le point d'être achevée. « On espère que cet assainissement sera terminé dans les tout prochains mois », souhaite-t-il. Le secrétaire général de l'UGTA affirme qu'il est primordial de redonner au secteur « ses lettres de noblesse ». Un secteur pourvoyeur d'emplois et créateur de richesse. L'Etat, selon lui, devra assister davantage les entreprises et les faire sortir du gouffre. M. Sidi Saïd met en valeur le potentiel inexploité, insistant sur le savoir-faire des travailleurs. Mais la bataille n'est pas encore gagnée. Pour lui, les travailleurs doivent faire preuve de créativité pour reconquérir d'abord le marché national, inondé par les produits d'importation. « Nous devons placer nos produits sur le marché national. Nous devons mettre fin au marché de la fripe et réduire les importations », insiste-t-il. De son côté, Amar Takjout, secrétaire général de la fédération du cuir et des textiles croit en la reprise du secteur. Pour lui, il y a une demande qu'il faut satisfaire. Il faut juste que l'Etat accorde plus d'attention et plus d'intérêt à ce secteur. Selon lui, bien que des entreprises soient liquidées et d'autres en difficulté, le secteur connaît « un semblant de stabilité qu'il faut consolider ». « Nous attendons énormément des pouvoirs publics pour assurer la pérennité de ces entreprises », souligne-t-il. La remise sur les rails de ce secteur doit se faire, soutient-il, à travers la concertation et le dialogue social. Il estime qu'il ne faut pas perdre de vue les conditions de travail des employés du secteur qui doivent être améliorées. Les salaires doivent être augmentés conséquemment. Il y a aussi la nécessité de renouveler les outils de production qui sont, d'après lui, obsolètes. Conscient de la rude concurrence, notamment des produits chinois, M. Takjout insiste sur l'amélioration de la qualité des produits. Pour ce faire, il faut investir dans la formation. Parlant de la survie du secteur, il estime qu'il est « suicidaire » de compter uniquement sur les marchés publics, appelant ainsi les entreprises à viser le marché du grand public. Réélu, hier, à la tête de la fédération du cuir et des textiles, M. Takjout se montre plutôt optimiste pour l'avenir du secteur, pourvu que l'Etat ne fasse pas marche arrière. Le secteur du textile, faut-il le souligner, est complètement laminé par, à la fois, la contrefaçon touchant toutes les gammes de produits, mais aussi par la concurrence déloyale du commerce informel. Au lieu de réformer le secteur et de mettre en place une stratégie de développement, les pouvoirs publics se sont échinés à démanteler les quelques entreprises qui ont pu survivre au grand naufrage de la décennie noire. Parmi ces entreprises dissoutes, l'on peut citer l'Enaditex, spécialisée dans l'approvisionnement et la distribution des produits textiles, dont le syndicat continue à se battre contre vents et marées pour arracher les droits de centaines de travailleurs laissés sur le carreau. Le combat ne fait que commencer…