À l'ère de l'insécurité alimentaire La décantation ne s'est pas encore opérée. En effet, sur 1 400 producteurs de boissons, la moitié exerce l'activité de manière clandestine, voire occasionnelle. Du coup, tromperie sur la qualité, usurpation de marques, défaut d'hygiène, soit autant d'infractions qui ont tendance à se généraliser au courant de l'été, synonyme de période à l'évidence de grande consommation de boissons. Il faut voir dans cette anarchie, cette concurrence déloyale et ces menaces sur la santé des citoyens, quitte à le répéter, l'absence d'une main de fer de l'Etat, censé protéger les consommateurs. La sécurité alimentaire, les pouvoirs publics semblent donc s'en laver les mains, en l'absence d'une forte volonté politique d'assainir le marché, cela en dépit d'une inflation de textes réglementaires, pour la plupart non appliqués sur le terrain, comme d'ailleurs dans tant d'autres secteurs. Au tableau rose, il convient cependant d'enregistrer la présence sur le marché de grands fabricants locaux qui ont imposé une plus grande qualité, une plus grande concurrence et une plus grande diversité de produits ainsi qu'une variété de recettes marketing pour satisfaire les besoins de la clientèle. Mais ce segment de l'industrie agroalimentaire se caractérise par une insuffisante intégration. Des produits de base, entrant dans la composition de la boisson, sont encore importés. Il subit, du reste, la menace de l'invasion de produits de pays arabes, bénéficiant des franchises de droits et taxes, à la faveur de la création récente de la Zone arabe de libre-échange. L'industrie locale des boissons, du moins son pan le plus prometteur en termes d'expansion sur le marché et de potentiel à l'exportation, a besoin d'être protégée. En particulier face à la stratégie des multinationales d'accaparer les sources d'eau dans les pays en développement. Il est donc vital que le patriotisme économique s'exerce particulièrement dans cette “niche”. L'Etat est donc interpellé sur ce point et surtout sur la qualité des produits commercialisés. À défaut, un tel laxisme rime avec non-assistance à population en danger. K. R. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUAND ICI