Sur 1400 producteurs de boissons, 700 sont des fabriquants clandestins dont une partie intervient de manière occasionnelle. Tous les jours, nous consommons nos boissons fétiches. Hamoud, Rouiba, VitaJus, Coca-Cola sont bus quotidiennement par les Algériens selon leur goût. Le marché est-il suffisamment contrôlé vu l'importance de litres consommés chaque jour ? D'après les chiffres du registre du commerce, en Algérie 1 400 opérateurs sont dans le domaine des boissons, la moitié a été identifiée, et seulement une quarantaine opère sur l'ensemble du territoire national. Les grandes marques exécutent leurs propres contrôles et sont certifiées aux normes ISO internationales. Le problème demeure dans les sous-marques. Elles pratiquent la concurrence déloyale. Selon Slim Othmani, président de l'Association des producteurs de boissons algériens, la concurrence déloyale est plus fréquente dans les bouteilles en plastique et en verre. Pour ce dernier, des artisans reprennent tout simplement les anciennes bouteilles ou se fournissent au marché noir. Quant au plastique, c'est une autre histoire. Des entreprises achètent les bouteilles fabriquées. Au départ, ces bouteilles sont de simples tubes à essai ; ensuite à l'aide d'une machine à gonfler, ils se transforment en bouteilles. “Les grandes marques comme Rouiba ont leurs propres machines à gonfler et fabriquent elles-mêmes leurs bouteilles. Dans l'un ou l'autre cas, ils achètent la bouteille qui n'est pas aux normes, car n'étant pas stérilisée. Ensuite à la main et sans aucune protection et dans une baignoire, ils rajoutent le concentré plus l'eau du robinet. Il n'y a aucune mesure d'hygiène et par conséquent aucune sécurité pour le consommateur. Tout se pratique au noir sans facture aucune. Les sous-marques peuvent donc aisément baisser leurs prix. C'est dans ce cas que l'on entre dans la concurrence déloyale”, explique Slim Othmani. L'autre concurrence déloyale se trouve avec les pays étrangers : les pays arabes avec l'entrée en vigueur de la Zone arabe de libre-échange et l'Union européenne. Pour l'UE, elle se pratique à la douane. “Dans leur déclaration à la douane, quand un produit vaut 100 euros, des importateurs le déclarent à 10 euros, ainsi ils payent moins de frais de douane”. Pour les pays arabes, la concurrence déloyale est présente depuis l'instauration de la Zone arabe de libre-échange. Nos voisins sur les coûts en cours ont une réduction de 15 à 30%. “Nous, nous payons tout plein pot sur toutes les matières premières. Notre produit coûte plus cher en production et par effet de contagion sur le marché”, note le président de l'Association des producteurs algériens de boissons. Dans l'informel, le problème c'est que certains producteurs utilisent des édulcorants moins chers mais interdits sur le marché comme le cyclamate. Dans le but d'améliorer le secteur des producteurs de boissons, ces derniers se sont organisés en groupe professionnel. Ils sont environ une trentaine. Tout un programme de mise à niveau et de soutien notamment sur les mesures d'hygiène est en cours. “Nous voulons faire des choses. Les textes sont là, cependant depuis plusieurs années nous attendons la mise en application des textes”, regrette Slim Othmani. “Nous tentons dans le cadre de l'association d'élaborer des programmes sur plusieurs thématiques dont l'environnement avec le recyclage, la traçabilité du produit qui est maintenant indispensable pour exporter vers l'Europe depuis le 1er janvier 2008. Nous voulons soutenir les entreprises souhaitant exporter. Nous souhaitons mettre une loi interne pour couvrir les bouteilles lors du transport sous le soleil, elles perdent un petit peu en qualité. Aider également les petits artisans à entrer dans les normes sur l'hygiène qui demeure primordiale pour la sécurité des consommateurs”, ajoute-t-il. Les Algériens boivent énormément de boissons. En 2007, 255 millions de litres ont été consommés. E. m.