Des centaines de fabricants de sodas et jus commercialisent des produits de qualité douteuse, en partie à base de composés interdits, cancérigènes. Ils produisent 200 millions de litres par an de boissons dangereuses pour la santé du consommateur. C'est encore le laxisme sur le marché des boissons. L'absence de contrôle systématique pose un sérieux problème de sécurité alimentaire. En effet, sur 1 400 fabricants de sodas et de jus recensés en Algérie, des centaines commercialisent des produits de qualité douteuse, révèle une source sûre “les limonades et jus de mauvaise qualité représentent 15 à 20% du marché”, indique une source sûre. Des producteurs utilisent des édulcorants à la place du sucre interdits en Europe et en Algérie, parce que considérés comme cancérigènes. Il s'agit d'une fraude sur la composition du produit. Une autre pratique s'est généralisée : le non-respect des règles d'hygiène dans l'embouteillage des boissons. En effet, les bouteilles ne sont pas lavées suivant les normes. Ces deux phénomènes constituent un véritable danger sur la santé des consommateurs. Par ailleurs, le marché enregistre des dizaines de producteurs occasionnels. Ils profitent des saisons chaudes, une période de forte demande pour commercialiser leurs produits. Ils disparaissent par la suite et réapparaissent l'année suivante. Ils exercent sans registre du commerce et produisent dans des villas, d'où la difficulté de les identifier. Avec la flambée des prix du sucre, des fabricants véreux seront tentés encore une fois d'utiliser ces édulcorants comme substitut au sucre pour maintenir des prix bas. Conséquence : une partie des consommateurs aux revenus modestes se trouvera contrainte d'acheter ces sodas dangereux. C'est pourquoi l'association des producteurs de boissons a alerté le ministère du Commerce pour mettre fin à cette fraude généralisée, dangereuse sur la santé des consommateurs, a-t-on appris de source sûre. Selon elle, le ministère du Commerce manque de moyens de contrôle. C'est pourquoi elle envisage de créer un laboratoire de contrôle des boissons à des fins de sécurité alimentaire. Tous ces phénomènes frauduleux mettent la pression sur les fabricants professionnels tels que Hamoud Boualem, Coca-Cola et Pepsi-Cola, contraints de maintenir des marges très faibles pour soutenir cette concurrence déloyale, au détriment de leur développement. N. Ryad