“C'est le maire de notre petit village”, lance sous le ton de la boutade l'amiral Kurt W. Tidd en présentant le capitaine du navire Dee L. Mewbourne. “Est-ce qu'il est autorisé à marier ?”, réplique, d'un air plaisantin, un officier supérieur de l'ANP. Ici, nous sommes à plusieurs kilomètres des côtes d'Alger, dans les eaux internationales de la méditerranée occidentale sur le célèbre porte-avions USS Dwight Eisenhower, un “village” flottant. Près de trente-cinq minutes, depuis l'aéroport d'Alger, à bord d'un avion militaire, auront suffi pour atterrir sur ce mastodonte des mers. Première sensation, déjà, forte : l'atterrissage qui ressemble à un subit clouage. Après les cérémonies de bienvenue de l'amiral, nous voilà invités à découvrir “cette chose”, revenue d'une mission dans les eaux du golfe où elle a appuyé, selon l'officier, les forces alliées en Afghanistan. Immense bâtiment, impressionnant par son envergure, le USS Eisenhower dispose d'une surface de 12,2 km2 et plus de 200 m de longueur. 5 700 personnes entre officiers, femmes et assimilés y travaillent pendant de longs mois, nuit et jour. Avec 4 catapultes, 61 avions dont 20 F18, des hélicoptères seahawks (chargés du sauvetage et de la détection de sous-marins), et des Haweye à bord, il donne l'aspect d'une base aérienne flottante. “70 femmes et hommes font partie de l'état-major, nous avons des pilotes, des officiers sous-marins, des spécialistes de la com et de l'analyse”, explique l'amiral au centre de commandement, tête pensante du navire d'où l'on contrôle l'atterrissage des avions, les paramètres de navigation, mais aussi le mouvement des navires… commerciaux. Sur le pont du navire, véritable tour de contrôle, le capitaine Mewbourne se charge de gérer le décollage et l'atterrissage des avions. Un mouvement impressionnant à avoir avec ces dizaines de personnes, 150, qui s'affairent comme des fourmis à organiser le mouvement sur la plateforme. Le décollage spectaculaire, l'avion étant catapulté à 225 km/h à vous donner le tournis, la montée à la verticale des F18, la parade aérienne avec parfois des vitesses qui dépassent le mur du son témoignent de cette image voulue par l'Amérique d'une nation puissante, impressionnante et… intimidante. Selon l'amiral, le rôle du porte-avions est d'abord de participer à des missions humanitaires, lutter contre le terrorisme et contre le trafic de drogue. Il se félicite aussi de la coopération avec l'Algérie. “Impressionnant”, a simplement commenté, pour sa part, le général de la marine nationale convié en compagnie d'autres officiers sur le navire. Fin du séjour à bord. L'arrivée de l'USS Eisenhower aux Etats-Unis est prévue pour fin juillet. K. K.