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“Nous sommes surexploités”
Les pilotes d'Air Algérie montent au créneau
Publié dans Liberté le 10 - 07 - 2003

Leur syndicat reproche à la direction de la compagnie des cadences de travail insoutenables.
Lors de la conférence de presse, tenue, hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, les membres du Syndicat autonome des pilotes d'Air Algérie ne sont pas allés de main morte à l'égard de la direction de la compagnie.
“La sécurité du personnel et des passagers surtout sont au-dessus de tout autre considération et c'est ce que nous défendons”, ont déclaré les animateurs de la rencontre, MM. Chaâbi, Boukhari et Bouhallassa, respectivement, président, secrétaire général et trésorier du Syndicat autonome des pilotes (SPLA).
Ils expliquent : “En l'absence d'un statut particulier pour notre catégorie, nous avons établi avec notre employeur des protocoles d'accords. Ces derniers régissent notre fonction depuis 1993. En mars 2002, un décret exécutif est venu combler le vide juridique, notamment avec l'ouverture du ciel et l'émergence de compagnies privées”. Le décret en question, 02-89 du 02 mars 2002, est relatif à la durée du travail au titre du régime spécifique des relations de travail du personnel navigant professionnel de l'aviation civile publié dans le Journal officiel.
L'article 23 de ce décret stipule que “pour prévenir les effets croissants de la fatigue avec le nombre de décollage et d'atterrissage, la durée de service de vol doit diminuer en fonction du nombre d'étapes programmées après une troisième étape”.
La loi en question ne porte aucune contradiction avec les protocoles qui existaient auparavant, selon l'avis même des syndicalistes présents. Mais alors à quel niveau se situe la discorde ?
“Notre direction générale sème la confusion en interprétant mal la loi. Elle nous impose, de ce fait, un régime de travail intolérable. Elle augmente les heures de vols de 8 à 10 en faisant fi des capacités et de la limite de tout un chacun dans ce métier très délicat”.
Autrement dit, il est reproché à la direction de faire subir à ses pilotes, en périodes de pic, une cadence de travail stressante, voire intolérable. “Nous sommes tenus de faire 90 heures de vol par mois. Si nos supérieurs nous obligent à les faire en 15 jours, ça devient insupportable. Il faut tenir compte des étapes et des horaires de vols, ce qui n'est pas toujours le cas. Le refus ou le mécontentement est passible de sanction, ce qui est déjà arrivé. Il a fallu à chaque fois intervenir…”, a insisté M. Chaâbi, président du syndicat. Et au secrétaire général d'insister : “Les normes internationales, celles de l'OACI, n'interfèrent pas dans ce genre de décision et laissent toute latitude à chaque pays de fixer lui-même les heures de vols selon ses capacités. Mais une étude de la Nasa a prouvé qu'il était indispensable de tenir compte de la fatigue de l'équipage.” À la question de savoir si la compagnie manquait de personnel (pilotes), M. Chaâbi a répondu par l'affirmative. “Nous devons être renforcés par, au moins, une cinquantaine de pilotes”, a-t-il déclaré en précisant que s'il y a recrutement, la loi exige que la priorité soit donnée aux nationaux. Et de revenir à la charge : “Nous exigeons le maintien des protocoles d'accord, puisque dans le décret, il n'est nullement mentionné qu'ils sont devenus caducs, eu égard à l'existence de cette nouvelle loi. La direction nous en a, cependant, signifié l'annulation par le biais d'une note interne, rendue publique après le crash du 6 mars 2003.”
Les syndicalistes s'interrogent à ce propos et commentent : “Ce qui semble curieux et pour le moins incompréhensible c'est que notre direction refuse de décliner l'identité de celui qui a pris cette décision et avance juste une autorité compétente”. “Nous sommes loin de nous contenter d'une réponse pareille comme nous refusons que notre employeur se dérobe à ses responsabilités”, ajoute M. Bouhallassa, trésorier du syndicat, tout en dénonçant qu'il n'y a pas eu respect de procédure. Le syndicat qui a, selon ses membres, tenté de dialoguer, n'a eu aucun écho de la part de la direction qui semble les ignorer.
À ce stade, les pilotes vont jusqu'à s'interroger sur les motivations d'une telle attitude au moment même où la compagnie devrait mettre tous les atouts de son côté pour faire face à la concurrence qui s'annonce sévère. Qu'il s'agisse de l'émergence de compagnies privées nationales, du retour des compagnies étrangères ou des nouvelles normes internationales exigées après l'attentat du 11 septembre, les pilotes d'Air Algérie sont convaincus que leur compagnie doit faire un sérieux effort sur tous les plans pour se maintenir. “Il y a lieu de tirer une leçon de ce qui s'est passé avec l'arrivée de Khalifa Airways, et de déjouer toute tentative de porter préjudice à notre compagnie”, ont averti les animateurs de la conférence. Ces derniers ne comprennent pas “comment une compagnie comme Aigle Azur puisse avoir un programme de vols aussi riche”. Ils ne comprennent pas non plus comment les vols de la compagnie accusent autant de retard alors qu'elle vient de se doter, outre ses 12 avions neufs de 2000, de deux 747 d'une capacité de 500 places, de deux Airbus 330 d'une capacité de 350 places, pour assurer la desserte Oran-Paris avec la compagnie portugaise Air-Luxor, et d'un Airbus 320 et d'un 737/400, tous deux d'une capacité de 150 places chacun.
Serait-ce là un signe avant-coureur d'une éventuelle grève ? Les responsables du syndicat, qui disent jouer l'apaisement au niveau de la base, n'écartent pas le recours, le cas échéant, à ce procédé extrême.
N. S.


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