Ils exigent d'être associés dans le processus de modernisation du secteur. Le Syndicat des pilotes de ligne algériens (Spla) pourra recourir à la grève «si la direction d'Air Algérie persiste à nous exclure de toutes les décisions qui nous concernent directement», c'est ce qu'a déclaré hier, le président du syndicat, M.Chabi, dans une conférence de presse animée au siège de la maison de la presse. Ce dernier, a appelé les responsables de la compagnie algérienne à ouvrir un débat sur la sécurité aéronautique. «Un débat qui s'impose en force, ajoute-il, après le crash du Boeing 737-200 d'Air Algérie le mois de mars dernier». Les pilotes ont abordé hier, la question relative aux horaires de vol. «Nous ne demandons que l‘application pure et simple des protocoles d'accords qui régissent la profession et le régime du travail» précise M.Chabi. Ces protocoles, qui datent de 1993, fixent les horaires de vol des pilotes à huit heures par jour, révisées à dix heures dans le Décret exécutif du 6 mars 2002. Ce qui ne semble pas être du goût des pilotes. «Doit-on mettre en danger la sécurité des passagers uniquement pour un but de rentabilité ?», s'interroge M.Boukhari, le secrétaire général dudit syndicat, et d'ajouter: «La direction triche avec la réglementation, en interprétant les textes de lois à sa guise». Selon les conférenciers, les responsables d'Air Algérie ne reconnaissent plus, suite à une décision unilatérale, les protocoles en question, les qualifiant comme caducs et ce au détriment de la sécurité des passagers et des pilotes. «Des rapports, notamment celui établi après l'accident du cargo algérien au Royaume-Uni en 1994, ont clairement établi le lien entre les crashs des avions et la fatigue de l'équipage», précise M.Boukhari. Les autorités algériennes ne semblent donc pas prendre cette relation au sérieux. A en croire M.Chabi, la position de la direction est «motivée» par le manque d'effectifs. Un déficit estimé, selon lui, à plus d'une cinquantaine de pilotes. La compagnie procédera-t-elle au recrutement des pilotes de Khalifa Airways. «Nous ne sommes pas habilités à faire cette demande» atteste-t-il. Les pilotes d'Air Algérie exigent d'être associés dans le processus de modernisation du secteur et l'ouverture de l'espace aéronautique algérien aux compagnies privées. Ils s'interrogent sur les raisons de cet entêtement affiché, «par la direction», au moment où la compagnie s'apprête à acquérir de nouveaux appareils. En dépit de cette situation, le syndicat reste confiant en appelant à la sagesse «pour éviter une grève en cette période de pointe». Contacté par nos soins, la direction d'Air Algérie a catégoriquement démenti les déclarations du syndicat. «Ces derniers ont décliné notre offre de dialogue lancé à leur adresse depuis un mois» nous informe une source proche de la compagnie. Laquelle réaffirme l'aspect caduc des protocoles sus-cités. La direction générale d'Air-Algérie précise qu'elle ne fait qu'appliquer un décret gouvernemental daté de 2002. «La direction ne fait qu'appliquer les règles qui régissent le monde du travail» conclut-il.