La canicule qui sévit ces jours-ci dans la région de Mascara incite les populations toutes conditions sociales confondues à fuir ne serait-ce que quelques heures seulement la chaleur suffocante qui règne pour rechercher la fraîcheur bénéfique au corps et à l'esprit. Si tous les gens ressentent l'envie d'une telle faveur, les enfants qui étaient scolarisés et qui ont fourni des efforts supplémentaires liés à la préparation d'un examen en ont plus que besoin. Certes, les élèves sont officiellement en vacances mais en réalité chacun meuble cette période en fonction de ses moyens ou de la situation sociale de ses parents. Il y a des enfants qui passent de vraies vacances avec des séjours prolongés au bord de la mer, car issus de familles aisées et dont les parents possèdent des résidences dans une ville côtière ou sont en mesure financièrement d'en louer une pour la période estivale. À titre indicatif, un simple petit logement non meublé à Marset-El-Hadjadj (ex-Port aux poules), la destination privilégiée des habitants de la ville de Mascara, est loué à 80 0000 DA/mois, une folie que ne peuvent se permettre les travailleurs aux revenus modestes. À cela s'ajoute la hausse vertigineuse décidée unilatéralement par les commerçants des produits et autres aliments de consommation destinée aux estivants et symbolisée par le prix d'une bouteille d'eau minérale non fraîche qui est taxée à 45 DA. Les automobilistes qui se déplacent en famille pour la journée doivent s'acquitter de la taxe de stationnement fixée à 100 DA dans les parcs où bien souvent des vols et des dégâts matériels sont signalés, et ceux qui souhaitent louer un parasol avec une table et 4 chaises doivent débourser 500 DA et éviter ainsi de manger de la nourriture couverte de sable. Les travailleurs qui ne peuvent se libérer dans la semaine optent pour la solution du vendredi afin de se rendre au bord de la mer avec toutes les conséquences qui peuvent en découler, car au cours de cette journée toutes les plages sont bondées et celles de Marset-El-Hadjadj n'échappent pas à la règle. En famille ou individuellement, les candidats au voyage s'organisent de sorte à prendre en location un moyen de transport collectif pour la journée en déboursant jusqu'à 1000 DA par personne sans compter les dépenses relatives à la nourriture et les rafraîchissants. Quelles ques soient les formules choisies les dépenses sont très élevées et ne sont pas à la portée des pauvres et ce, au moment où les pouvoirs publics multiplient les initiatives pour le développement du tourisme populaire. A. Benmechta