Une chaleur torride, une oisiveté accrue, des lieux de divertissement inexistants, un chômage qui s'illustre et une pénurie d'eau qui inquiète, tels sont les faits marquants qui dominent au quotidien la vie des populations de la région de Mascara en cette période de canicule qui sévit dans la cité de l'Emir Abdelkader. Certes, cette douloureuse situation est ressentie différemment par des habitants, selon le niveau social des familles dont ils sont issus, mais le préjudice moral est le même pour tous puisqu'il entraîne un sentiment de détresse derrière lequel ils s'abritent. Pour éviter de s'exposer au soleil, les chefs de ménage effectuent tôt leurs emplettes et se précipitent pour rentrer le plus rapidement chez eux afin de se mettre à l'abri d'une insolation. Dans de telles circonstances, ce sont les chauffeurs de taxis qui en tirent profit, même s'ils mettent en évidence les risques liés à l'usage de leurs véhicules en cette période estivale, conséquences des manœuvres qu'ils effectuent pour la satisfaction d'une clientèle sans cesse exigeante. Néanmoins, ils cessent leur activité entre 12 et 16 h, préférant savourer une sieste bienfaitrice et préserver leurs véhicules après une matinée fatigante. Propice à la célébration des heureux événements, la saison estivale enregistre un grand nombre de fêtes, telles que les mariages, les circoncisions et les waadate aux cours desquelles la consommation de divers plats atteint les sommets, au point où une grande quantité est versée dans les poubelles au lendemain de la fête. Dans le même ordre d'idées, la chaleur incite les jeunes et moins jeunes à fuir la ville l'espace d'une journée ou de quelques heures seulement pour retrouver la mer et la fraîcheur de l'eau. Ainsi, c'est la ruée vers les villes côtières : Oran, Mostaganem, Terga, Beni-Saf ou Port aux Poules pour les plus nantis, car de tels voyages nécessitent des dépenses que ne peuvent supporter tous le citoyens de Mascara. Pourtant, la cité de l'Emir dispose de deux piscines, propriété de l'APC, mais elles restent fermées aux baigneurs pour des considérations inavouées, puisque l'eau y est disponible en quantité et en qualité. Même les jets d'eau sont inopérationnels pour les mêmes motifs, à la grande déception des bambins. A. B.