La ferme aquacole, la ZET d'Aït Chaffaâ, le nouvel hôpital, la zone d'activité, le port d'Azeffoun, le barrage de Sidi Khelifa et le Centre de regroupement des équipes nationales sont autant de haltes pour la délégation de l'APW. Visite guidée. C'est sans doute une première nationale : une délégation de l'APW de Tizi Ouzou, conduite par son président, Mohamed Ikherbane, et accompagnée de directeurs de l'exécutif (DHW, Dlep, DUC, DMI, DSA, etc.), a organisé, dernièrement, une sortie sur le terrain dans la daïra d'Azeffoun pour s'enquérir de l'avancement des projets de développement. La délégation a assisté à une sorte de patchwork qui s'est déroulé au siège de la daïra d'Azeffoun. Le chef de daïra a expliqué à ses hôtes l'état des lieux du développement de sa région avec les projets inscrits à son indicatif. C'est ainsi que le nouvel hôpital financé sur fonds saoudiens sera réceptionné dans deux mois, à en croire le directeur de l'établissement hospitalier. Il reste juste des travaux de confortement pour empêcher la descente des terres. D'ailleurs, même les VRD ne peuvent être entamés à cause de ce problème de glissement de terrain qui risque tout bonnement de menacer la structure. La jonction des réseaux est également retardée, alors qu'il s'agit pourtant d'opérations prises en charge dans le marché initial. L'hôpital, une fois réceptionné, recevra 4 spécialités médicales, dont les équipements sont déjà acquis. À la Nouvelle-Ville, 1 648 logements de Tifrest ont fait l'objet d'un intérêt particulier de la part des responsables de l'APW. En sus des programmes importants de logement, toutes formules confondues, des équipements d'accompagnement sont lancés et d'autres réceptionnés, comme une unité de la Protection civile, un CEM et un CFPA. La résorption de l'habitat précaire est prise en charge par les autorités locales. Trois cités précaires sont à éradiquer. Le barrage de Sidi Khelifa sera bientôt lancé, à en croire les affirmations du directeur de l'hydraulique. D'une capacité de 48 hm3, l'ouvrage hydraulique sera érigé sur une superficie de 223 km2. L'étude est finalisée, il ne reste qu'à désigner l'expert pour entamer les travaux, probablement en 2010. L'appel d'offres sera lancé prochainement. Le délai de réalisation est de 36 mois. Selon les autorités concernées, l'impact de cet ouvrage permettra sans doute un développement harmonieux de toute cette zone à vocation touristique. Dans un autre registre, l'extension de la Step a mobilisé une enveloppe financière de presque 15 milliards de centimes. Le projet sera livré dans 10 mois, selon les explications fournies sur place. La ferme aquacole en phase de production La première ferme aquacole algérienne est entrée en phase d'exploitation depuis un mois. L'investisseur, Larbi Djeladj, a dû mettre le paquet lors du lancement de son projet érigé sur une décharge publique à Mlata. Le projet a nécessité des financements de l'ordre de 75 milliards de centimes. La capacité prévisionnelle de production annuelle est de 1 200 tonnes. La ferme est spécialisée dans l'élevage de la daurade et du loup de mer. En juin dernier, elle a commercialisé quelque 4,1 tonnes. L'activité est nouvelle en Algérie et la “surtaxation” ne peut que dissuader les bonnes volontés. “Pour une seule livraison de l'aliment, j'ai payé 16 millions de DA de taxe”, se plaint l'investisseur pour qui, si on supprime ces taxes, on peut descendre le prix du poisson de moitié. Pour l'investisseur, l'Algérie reste le seul pays du pourtour méditerranéen à pratiquer des taxes élevées. La délégation de l'APW s'est montrée sensible aux contraintes que rencontre l'investisseur dans son activité. Les débouchés de commercialisation ne sont pas assurés d'emblée. La première production a été cédée à des particuliers, faute de marchés publics. Or, suggère le même orateur, des marchés publics, comme les universités, sont à cibler. Pour combler cette absence de débouchés, des poissonneries sont d'ores et déjà envisagées dans certaines villes du pays. L'activité est, certes, nouvelle en Algérie, mais les pouvoirs publics devraient s'intéresser davantage à ce secteur créateur de plus-value économique. Surtout que l'on sait que 53% de la production mondiale du poisson proviennent de l'aquaculture. La zone d'activité est une autre halte de la délégation de l'APW. Gérée par la Sogi, la zone d'activité de quelque 11 ha est tout simplement laissée à l'abandon. Depuis sa création en 1988, la zone d'activité n'a vu que 4 projets lancés sur 47 localisés. Deux projets sont déjà à l'arrêt. Cette situation exaspère les élus qui ont interpellé la Sogi pour prendre les mesures qui s'imposent en la matière. Le projet d'une station thermo-électrique risque d'être délocalisé, à en croire les membres de la délégation de l'APW. C'est la seule lecture que se font les élus de cette situation. Sinon, s'interroge le président de l'APW, pourquoi cet important projet tarde à être concrétisé ? D'après les explications de la DSA et de la DMI, le projet, d'une capacité de 300 MW, sera bel et bien concrétisé puisque les réserves initiales ont été levées. D'ailleurs, la fiche technique est prête. Il n'y aura pas de port commercial à Azeffoun La conviction est maintenant chevillée chez les élus de l'APW : après les explications du directeur de l'Entreprise de gestion de sports de pêche (EGPP), le projet de port à Azeffoun, lancé il y a 20 ans pour un montant de 1,2 milliard de DA, ne sera donc qu'un port de pêche. La flottille sera de 5 chalutiers, 15 sardiniers, 30 petites métiers et un bateau commercial de 3 000 tonnes. Or, selon les spécialistes, les bateaux de 3 000 tonnes sont en voie de disparition sur le marché du commerce maritime. Autrement dit, il n'y aura pas de port de marchandises à Azeffoun. La délégation s'interroge sur cette transformation du projet qui ne fera que pénaliser la région qui verra ainsi son train de développement réduit. En revanche, il est prévu le lancement d'un chantier de construction et de réparation navale. Le projet algéro-coréen est en cours de réalisation. D'autre part, la ZET (Zone d'expansion touristique) de Sidi Khelifa a suscité le courroux des membres de la délégation. Au lieu d'une zone en voie d'aménagement, la délégation a trouvé un terrain nu de 637 ha ouvert aux quatre vents. “C'est une zone en jachère. Rien n'a été fait !” regrette M. Ikherbane, qui fulmine : “L'ANDT est sommée de s'expliquer, sinon elle n'a qu'à restituer le terrain.” Dans la commune d'Aghribs, une visite devait être menée sur le terrain qui accueillera le futur centre de regroupement des équipes nationales. Sur place, la délégation n'en revenait pas en étant reçus par deux fonctionnaires de la DJS qui ne sont au courant de rien. Ils sont venus avec un “polycope” dont le titre a été raturé. C'est, finalement, un document qui parle des projets d'Azazga. Cela n'a pas échappé aux responsables de l'APW. “On prend acte du fait que la DJS n'a pas jugé utile d'accorder le respect dû à la délégation, en dépêchant deux fonctionnaires mal informés. C'est du mépris !” dénonce le président de l'Assemblée de wilaya. Yahia Arkat