À une semaine de l'ouverture officielle de la saison estivale, la wilaya de Tizi Ouzou risque encore une fois de rater un rendez-vous aussi important. L'insalubrité des villes est l'une des principales raisons qui font fuir les estivants. Pourtant, la région recèle d'énormes potentialités naturelles lui permettant de développer une intense activité touristique. L'état des plages à Tigzirt et Azeffoun illustre parfaitement le peu d'intérêt accordé au secteur du tourisme dans la wilaya. Dans la commune d'Aït Chaffaâ, à Azeffoun, la plage Le petit paradis n'offre aucune condition pour l'accueil des estivants qui viennent par centaines de milliers chaque été, avons-nous constaté. La route qui mène à cette plage est toujours à l'état de piste. Les parkings sont aménagés anarchiquement par les propriétaires des terrains limitrophes. L'immeuble qui sert de siège à la Protection civile nécessite une restauration. L'on remarque aussi l'absence des toilettes et douches publiques sur place ainsi que le manque d'eau potable. La plage n'a pas échappé également aux pilleurs de sable qui opèrent en toute impunité malgré l'interdiction de cette activité. D'énormes quantités de sable de mer étaient stockées sur la route, quelques jours avant l'annonce de la visite du wali à Azeffoun jeudi dernier, affirment des citoyens rencontrés sur place. Le premier magistrat de la wilaya a été interpellé par les élus locaux pour renforcer le dispositif de sécurité qui fait terriblement défaut au niveau des plages de la région. Des baraques de fortune, installées par les commerçants saisonniers, prolifèrent anarchiquement et illégalement. La commune d'Aït Chaffaâ profite très peu des ressources financières qu'engendre l'activité commerciale de cette plage. A la plage de Sidi Khelifa, formellement interdite à la baignade, le wali a été saisi par le responsable de la Protection civile de la nécessité de prendre les mesures requises pour la sécurisation de cet endroit que fréquentent surtout des familles malgré les dangers encourus. Plusieurs cas de noyade ont été en effet enregistrés au niveau de cette plage qui devait être aménagée en tant que zone d'expansion touristique depuis fort longtemps (ZET). Le projet semble être jeté aux oubliettes, car les travaux de viabilisation n'ont toujours pas commencé. Les discours des différents ministres qui se sont rendus à plusieurs reprises dans la ville d'Azeffoun, ces deux dernières années, risquent d'être de vaines promesses. Au chef-lieu de la ville d'Azeffoun où est délimitée une autre ZET, le constat est le même. Sur place, les pelles mécaniques tentent désespérément de restaurer le décor d'un lieu de repos et de convivialité pour les vacanciers. Les engins dégagent les troncs d'arbres et les tonnes de terre que des entrepreneurs indélicats ont déversés impunément, faisant fi des dégâts occasionnés à l'environnement. Dans ce décor désolant, les eaux usées suivent leur cours vers la mer. La mise en service de la nouvelle station d'épuration d'Azeffoun se fait toujours attendre. A une vingtaine de kilomètres à l'ouest d'Azeffoun, la ville de Tigzirt n'arrive toujours pas, elle aussi, à prendre son essor. A la plage de Feraoun, dans la commune d'Ifflissen, d'énormes quantités de sable sont acheminées par camions pour remplacer le sable de mer pillé. L'accès n'est pas aménagé aux automobilistes. La grande plage, située à proximité du nouveau port où les travaux traînent depuis des années, est restée dans le même état depuis plusieurs saisons. Les travaux de réalisation d'une station d'épuration du côté de la plage Tassalast traînent en longueur. Lors de sa courte visite qui l'a conduit dans cette ville balnéaire, où les ruines romaines sont à l'abandon, le wali de Tizi Ouzou a enregistré les mêmes doléances de la part des élus locaux. A ce propos, il a instruit le directeur du tourisme de lancer des études pour l'aménagement de toutes les plages de la wilaya de Tizi Ouzou, au nombre de 7, dans les meilleurs délais.