Selon OBG, le système bancaire algérien est suffisamment armé pour faire face aux effets de la crise financière mondial. “Le secteur bancaire algérien est suffisamment armé non seulement pour faire face à la crise financière actuelle, mais également pour avoir des répercussions de plus en plus positives sur le reste de l'économie du pays.” c'est ce que relève le cabinet d'intelligence économique londonien Oxford Business group (OBG) dans son dernier briefing consacré à l'Algérie. OBG se réfère au rapport sur la compétitivité de l'Afrique de 2009, publié récemment par le Forum économique mondial (FEM), lequel souligne que les réformes financières effectuées au courant des 20 dernières années ont permis au secteur bancaire algérien de faire face à la crise financière internationale. Dans ce rapport, on souligne que l'Algérie est une des quatre économies africaines dont “les systèmes bancaires compétitifs” et “les systèmes réglementaires fonctionnels” permettent de bien réagir à la crise. On y a notamment indiqué que bien que la réforme algérienne ait été “lente”, le pays était doté d'un système financier qui “faisait encore preuve d'une intermédiation remarquable”. Pour le cabinet d'intelligence économique londonien, “la bénédiction du FEM est une bonne nouvelle pour le secteur bancaire algérien dont les efforts de privatisation ont été entravés au cours des dernières années, notamment par la crise qui s'installait sur les marchés des pays développés”. Oxford Business group rappelle que la privatisation partielle du Crédit populaire d'Algérie, qui devait avoir lieu au début de 2008, a été retardée, puis écartée lorsque la crise des prêts à haut risque a commencé vers la fin de 2007. “Depuis, les efforts visant à réduire le rôle de l'Etat dans le système bancaire ont été mis en veilleuse pour laisser le gouvernement se concentrer sur sa stratégie d'investissement massif (150 milliards de dollars) dans les infrastructures et développer ses sources de capital non bancaires”, note OBG. “Etant donné que les bases du capital non bancaire ont déjà été établies et qu'on assiste au début d'une hausse de la courbe de rendement des obligations d'Etat de moyen à long terme, le gouvernement semble surtout avoir recours à son Programme national d'investissement pour accroître davantage les marchés de capital local plutôt que les finances provenant des banques”, ajoute le cabinet londonien, expliquant que “cette stratégie judicieuse, ainsi que la relative lenteur de la réforme dans le secteur bancaire ont été d'autant plus bénéfiques qu'il était nécessaire d'absorber l'excédent de trésorerie plutôt important du système bancaire algérien, un excédent hérité d'une économie d'exportations dont l'élément principal était les hydrocarbures”. Cependant, avertit OBG, étant donné que la demande européenne risque de rester faible pour un moment, le secteur bancaire algérien devra jouer un rôle de plus en plus important dans l'augmentation de la demande intérieure. C'est dans cette optique qu'au cours de sa consultation de 2009, le FMI avait qualifié la réforme du secteur financier en Algérie de “clé” pour l'augmentation de la productivité, le développement économique et une croissance durable qui ne soit pas tributaire des hydrocarbures. “Il a notamment été question de l'accès difficile aux prêts pour les petites et moyennes entreprises (PME). En effet, 20,6% des répondants qui ont participé au Africa Competitiveness Report ont affirmé que l'accès difficile aux prêts était l'un des facteurs les plus problématiques quand il s'agissait de faire du commerce en Algérie”, rapporte OBG. Le cabinet londonien constate que bien que les banques étrangères, telles que la BNP Paribas, la Société Générale et la Citigroup, aient réussi à mettre un pied dans le système, les banques publiques disposent encore d'environ 95% des actifs bancaires totaux et des portefeuilles de prêts. “Dans sa stratégie de croissance, le gouvernement s'engage encore à miser sur les grandes sociétés publiques, mais il a également été établi que le développement des PME, afin qu'elles puissent se mettre au service à la fois de ces grandes sociétés et de l'économie nationale intérieure dans son ensemble, était une façon de favoriser encore davantage la croissance. En effet, afin de prospérer réellement, les entreprises devront avoir accès au capital”, estime OBG, indiquant qu'il est probable qu'à long terme, “une fois que la crise financière sera terminée, le gouvernement devra envisager de nouveau de privatiser quelques banques de façon à assurer l'accès au capital des PME”. M. R.