Le Festival international du théâtre professionnel d'Alger a été clôturé avant-hier soir, en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui a déclaré dans son allocution que “je peux dire aujourd'hui sans exagération aucune que nous avons gagné le pari, car les hommes de culture venus des quatre coins de l'Afrique se sont rencontrés (…) L'Afrique a, en Algérie, démontré au monde qu'elle est loyale à ses luttes, à ses principes et à son identité.” De leur côté, le responsable du département théâtre (également directeur du TNA), M'hamed Benguettaf, ainsi que le commissaire du festival, Brahim Noual, ont rappelé l'utilité de ce festival qui a fait d'Alger un pôle important en Afrique et les bienfaits du Panaf sur le continent. Dans une grande émotion, le comédien et homme de théâtre Sotigué Kouyaté a été honoré. Sur la scène du théâtre Mahieddine-Bachtarzi, Kouyaté n'a pu retenir son émotion et a avoué sa reconnaissance envers l'Algérie pour l'honneur qu'elle lui a fait. D'autre part, toutes les troupes — africaines et algériennes — invitées par le festival ont été récompensées par des attestations et le trophée du festival. En deuxième partie, et face à une salle archicomble, un spectacle intitulé Goual panafricain a été présenté. En fait, c'est un montage poétique de plusieurs contes, maximes et vieilles sagesses africaines et algériennes, qui ont été revisités par des artistes du continent, et ce, suite à un atelier qui s'est étendu sur toute la durée du festival. La compagnie Zenga-Zenga du Congo-Brazzaville a présenté un spectacle théâtral intitulé Sur la braise. D'une durée d'une heure, la pièce relate les aventures et les déboires de Niamo, un jeune diplômé plein d'ambition qui se heurte à la bureaucratie. Niamo devient responsable dans la société qui l'emploie, mais comme sa pensée et ses pratiques sont progressistes, ses collègues et subalternes se lèguent contre lui et lui mènent la vie dure. Sur la braise est une pièce sur la condition humaine qui traite de la société et de la difficulté de changer les choses ou de les faire bouger. Le festival, qui n'était qu'un rêve, a tenu certaines de ses promesses en favorisant un contact entre les praticiens et les universitaires du théâtre dans le continent. Ce qui a permis de confronter les expériences respectives et d'envisager des coproductions théâtrales africaines. Il reste à présent à maintenir le lien, à garder le contact et de rêver ensemble d'un théâtre africain… S. K.