Bamako et Madrid vont promouvoir leur coopération dans le renseignement pour "accentuer la pression" sur Al-Qaïda dans le nord du Mali, a annoncé hier la présidence malienne après une visite dans la capitale malienne du ministre espagnol de l'Intérieur. “La coopération sécuritaire hispano-malienne va s'élargir au domaine du renseignement en vue d'accentuer la pression sur les milieux qui nourrissent le terrorisme”, selon un communiqué publié à l'issue de cette visite de quelques heures du ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. Afin de soutenir “les efforts” du Mali “dans le domaine de la formation policière”, l'Espagne financera la création d'une école de police, ajoute le communiqué. L'armée malienne a récemment mené des opérations contre des bandes armées dans le nord du pays où la sécurité est particulièrement menacée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), présent en Algérie et qui a étendu ses actions au Mali. Le 17 juin, l'armée a affirmé avoir tué 26 “combattants islamistes” en attaquant pour la première fois une base d'Aqmi à la frontière avec l'Algérie, dans l'extrême-nord du pays. Selon l'armée, des “dizaines” de personnes sont également mortes le 4 juillet dans la région de Tombouctou lors d'affrontements avec Aqmi. Ces derniers mois, six Européens et deux diplomates canadiens ont été enlevés au Mali et au Niger voisin. Tous ont été libérés, sauf un Britannique qui a été exécuté. L'immigration clandestine et la coopération dans la protection civile ont été également au menu des échanges entre les deux pays. Le Mali compte beaucoup de ressortissants en Espagne. Arrivé lundi à Bamako, le ministre espagnol a été reçu en audience par le chef de l'Etat malien, Amadou Toumani Touré. Alfredo Perez Rubalcaba est attendu mardi matin à Dakar pour une visite de quelques heures, a-t-on appris auprès du ministère sénégalais de l'Intérieur. Il doit signer avec les autorités sénégalaises un accord pour la prolongation du dispositif de lutte contre l'immigration clandestine Frontex. R. I./Agences