La célébration de la Journée mondiale de la population est intervenue, cette année, en pleine crise économique mondiale, d'où le choix du thème : “Investir dans la santé des femmes”. En effet, dans son message à l'occasion de cette journée célébrée tous les 10 juillet, le secrétaire général de l'ONU a rappelé combien il était important pour les Etats, en cette période de crise mondiale, de poursuivre leurs efforts en matière de développement humain, de protection de la femme et de l'enfant. C'est là “la population la plus fragilisée”. La crise économique, notamment pour les pays en développement ou émergents, risque de se traduire par un resserrement des budgets consacrés à la santé, à l'éducation…“Lorsque les profits diminuent, ce sont les femmes qui risquent le plus de perdre leur emploi. Lorsque les systèmes de santé chancellent, ce sont les femmes qui risquent d'être privée de soins”, peut-on lire dans le communiqué émanant des services de l'ONU.À Oran, lors d'une rencontre qui s'est tenue à l'Itsp, des médecins ont, à l'occasion de la célébration de cette Journée mondiale de la population, évoqué justement plusieurs aspects liés à la prise en charge de la santé chez la femme comme le droit de la femme à avoir un choix de contraception pour une meilleure maîtrise des naissances et par extension un bien-être, l'allaitement maternelle et son impact sur l'économie. “Des progrès notables ont été enregistrés en matière de contraception”, dit un orateur, avec désormais un écart qui se réduit entre les femmes rurales et urbaines. “L'utilisation d'un contraceptif représente 59% en milieu urbain contre 54% en milieu rural”, note le Dr Fatah qui est en même temps responsable du centre de référence de la protection maternelle et infantile, le premier à l'échelle nationale. De même, le niveau scolaire est un autre facteur important qui est à prendre en compte. Plus le niveau scolaire est élevé, plus la femme a accès à un contraceptif. Pour ce qui est de la question de l'allaitement maternel qui est en net recul dans notre pays, le professeur Chafi note que les femmes sont toujours de plus en plus nombreuses à être leurrées par “le modernisme du biberon”, et d'expliquer le coût économique très élevé des laits de substitution sans oublier leur impact en matière de santé autant sur la mère que sur l'enfant. Pour revenir au centre de référence de la protection maternelle et infantile, les chiffres des cas de cancer du col de l'utérus et du sein chez la femme sont très alarmants. On estime qu'il y a entre 4 et 7 nouveaux cas de cancer du sein enregistrés quotidiennement, dont 82% sont à un stade très avancé. Ce centre se veut un moyen d'améliorer le dépistage de ces cancers, qui font des ravages chez les femmes, et d'assurer une meilleure prise en charge.La couverture sanitaire et de proximité de cette frange de la population s'avère vitale pour le développement de la population. C'est aussi à ce niveau que le thème de cette année de la Journée mondiale de la population s'avère des plus sensibles dans notre pays. DJAMILA LOUKIL