A priori, la 31e édition du Festival international de Timgad ne diffèrera pas des précédentes. Ce sont les mêmes gestes et faits qui se répètent à chaque édition et dont les organisateurs n'arrivent pas se défaire. Aucun affichage ne meuble les places publiques et aucune date de l'organisation du Festival n'est annoncée officiellement, mis à part l'embellissement de l'artère qui mène à la scène de théâtre y installée. D'ailleurs, à deux jours du coup d'envoi du Festival, on attendait encore l'arrivée des organisateurs. Le point stratégique d'exploiter le patrimoine archéologique et touristique de la région pour développer la culture et lutter contre la pauvreté en créant des emplois à travers l'organisation de manifestations culturelles, comme l'ont souhaité les premiers concepteurs, ne semble plus être la priorité. Malheureusement les soirées se limitent à quelques apparitions des artistes sur la scène de l'antique théâtre de Timgad. Ces artistes se volatilisent à la lueur du jour. Les dépenses des spectateurs ou visiteurs non locaux en billetterie, restauration, hébergement, commerce de détail, les liens entre les festivaliers et la population locale et les emplois créés pendant le festival enregistrent un déficit flagrant. Depuis sa création en 1969, le Festival de Timgad est resté bancal, taxé même par certains de “budgétivore”, sans retombées économiques et culturelles qu'engendrent de tels événements. Combien de fois le premier responsable Lakhdar Bentorki, directeur général de l'Onci a claironné à l'intention des journalistes que les entrées des soirées du Festival international de Timgad ne suffisent même pas à payer les cachets des artistes? Même sort pour la promotion de sa stature culturelle: elle n'est pas sortie du théâtre antique. Pris dans une spirale de problèmes organisationnels et économiques, le Festival international de Timgad n'arrive pas à se frayer un chemin et à s'imposer sur la scène nationale et internationale à l'image de son voisin, le Festival de Carthage. B. Boumaïla