«Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucun centime» a déploré le directeur de l'Onci. La 28éme édition du festival international de Timgad se tiendra du 12 au 21 du mois en cours. Une vingtaine de chanteurs algériens et arabes y prendront part. Néanmoins et comme à chaque édition, on soulève l'éternel problème financier qui ne constitue encore le talon d'Achille pour la tenue de ce festival international. «Jusqu'à présent, nous n'avons reçu aucun centime» a déploré le directeur de l'Onci (Office national de la culture et de l'information), M.Lakhdar Bentorki, hier lors de la conférence de presse animée à la salle El Mougar, à Alger. «On n'a eu aucun appui de la part du secteur économique. Nous avons vainement sollicité les entreprises nationales. Toutes celles que nous avons contactées n'ont pas daigné répondre à notre demande, à savoir celle de contribuer au financement de ce festival» a indiqué M.Bentorki. Celui-ci a profité de cette conférence de presse pour porter un démenti à certains quotidiens nationaux qui ont avancé le chiffre de 100 milliards de centimes comme montant de l'enveloppe budgétaire allouée à l'organisation du Festival international de Timgad. Interrogé sur le montant financier alloué à cette manifestation, le directeur de l'Onci s'est contenté de citer les noms des organismes publics qui ont donné «un coup de main», évitant ainsi de dévoiler le montant de l'enveloppe financière accordée à l'organisation du festival. Il convient de relever ce point, qui consiste en le refus de communiquer le montant financier alloué aux festivals, constaté chez la plupart des responsables du secteur culturel en Algérie. C'est le manque flagrant d'information et de communication qui ouvre, assez souvent d'ailleurs, la porte aux spéculations d'autant plus affolantes qu'elles mettent ces mêmes responsables dans un embarras qui ne dit pas son nom. Concernant les chanteurs qui participeront à cette nouvelle édition, il convient de citer les noms de Naïma Ababssa, Cheb Hassan, Noureddine Dziri, Abderrahmane Djelti, Rabah Asma, Houari Dauphin, Cheba Yamina, Hassan Dadi, Hakim Salhi...Quant aux chanteurs arabes, on cite les noms de Asala Nasri, Ihab Toufik, Mohamed Darham, Yousfi. A la question relative à l'absence des chanteurs occidentaux dans ce festival, pourtant d'envergure internationale, le conférencier a indiqué que le cachet demandé par ces chanteurs est trop élevé, voire il dépasse les capacités du budget alloué. «Le prix exigé par les chanteurs occidentaux dépasse dans la plupart des cas les 100.000 dollars, seulement pour le cachet de se produire sans scène, sans compter les frais de leur déplacement, leur hébergement...» a relevé Lakhdar Bentorki. A propos de la polémique soulevée chaque année, inhérente à l'organisation du festival sur le site archéologique de Timgad et le délabrement que cette manifestation provoque, le conférencier s'est demandé pourquoi on attend l'arrivée du festival pour soulever cette question. «La situation dramatique de notre patrimoine matériel il faut la soulever continuellement. Dans tous les pays du monde, on organise ce genre de manifestation au niveau des sites historiques mêmes, et il n'y a eu aucun problème. Au niveau de Timgad, le problème n'a vu le jour que depuis les deux dernières éditions du festival» a souligné le conférencier. Toutefois, M.Bentorki n'a pas manqué de préciser que des mesures visant à protéger le site de Timgad contre d'éventuelles dégradations ont été prises par aussi bien l'Onci que le ministère de la Culture. Quel genre de mesure? le conférencier cite notamment celles relatives à la limitation du nombre de spectateurs qui assisteront aux concerts qui seront animés tout au long des dix jours que durera ce festival.