Certains militants bien connus du MCB n'ont pas daigné prendre part au 3e séminaire national du MCB. Ferhat M'henni est de ceux-là. Il nous livre ici les raisons de son absence à cette rencontre de Tizi Ouzou. Liberté : Ne pensez-vous pas qu'une réunification du MCB est possible aujourd'hui ? M. Ferhat M'henni : Le MCB fait partie de notre histoire et sa mission est largement terminée. Il a porté sur la revendication de la langue et de l'identité. Et les combats menés dans les années 1980 et 1990 ont pu être couronnés de succès mitigés. Aujourd'hui, la Kabylie a tourné la page d'une telle revendication pour aller vers d'autres objectifs plus concrets et conjointement énoncés par les délégués du mouvement citoyen dans la plate-forme d'El-Kseur. Si c'est pour sortir la région de la crise qu'elle traverse actuellement, nous sommes disposés à dialoguer avec tous les démocrates d'où qu'ils viennent. Si c'est pour arracher son petit morceau du jouet MCB, nous ne sommes pas partants. Que pensez-vous de la tenue prochaine d'un premier congrès du MCB ? Si c'est pour donner une base idéologique à ce mouvement, j'estime qu'il est trop tard de le faire. La seule conjoncture qui était favorable à un tel projet remonte au 1er séminaire de 1980. Au-delà de 1980, cela n'a été que de la spéculation. Depuis l'avènement de la démocratisation, le MCB est devenu l'office de délivrance des attestations de légitimité pour les militants et pour de nombreux partis politiques. Pourtant, des militants du MCB estiment que la plate-forme idéologique du mouvement n'a jamais été élucidée avec précision ? Encore une fois, je dis qu'il est trop tard pour le faire aujourd'hui. Si c'est pour créer un nouveau parti politique, que ceux qui veulent le faire n'aient qu'à y aller. Si c'est pour revenir en arrière, la page est définitivement tournée pour ce qui nous concerne. En conclusion, le MCB ne nous concerne plus ! M. H.