“Kourougha” de Rajaa K. (éditions El-Beyt) Kourougha est une ville imaginaire qui ressemble bizarrement à nos villes algériennes qui, après avoir été terrassées et dévastées par l'obscurantisme et le fanatisme religieux des années 1990, entrent dans une nouvelle phase et enfantent une société secrète ou une sub-société dépourvue de moralité. Préfacé par l'universitaire malien Saïbou Coulibaly, dans ce livre de 163 pages, Sofiane, le héros du roman, apparaît comme un être paranoïaque et névrosé. Ne se sentant nulle part à sa place, il rejette la société et se métamorphose en petit délinquant. À cette fiction principale se greffent d'autres personnages aussi exotiques que représentatifs des tendances sociales de Kourougha… “Les Liaisons culinaires” d'Andreas Staïkos, et “le Manucure” de Dimitris Chrissopoulos (éditions Socrate News) La toute jeune maison d'édition Socrate News, qui veut faire découvrir aux lecteurs algériens la littérature étrangère, a édité, il y a quelques semaines, deux romans, dont les droits ont été acquis auprès des éditions françaises Actes Sud. Le premier s'intitule les Liaisons culinaires, de l'auteur grec Andreas Staïkos ; le second s'intitule le Manucure, du jeune auteur (grec également) Christos Chrissopoulos. Les Liaisons culinaires raconte l'histoire de Nana qui a deux amants : Dimitris et Damoclès. Gourmande et friande de bons petits plats et des délices de l'amour, les deux rivalisent dans les deux domaines afin de gagner le cœur de Nana. Le second roman, le Manucure, plus noir, s'intéresse à Philippe Dostal : un manucure fasciné par les mains. D'ailleurs, son fétichisme le pousse à apprendre le braille. Un jour, l'amour se présente à lui sous forme d'une belle paire de mains. Drôles et touchants à la fois, les deux romans proposent au lecteur une littérature qui renoue avec le jeu, et l'aspect ludique de la littérature. Un pur moment de plaisir à savourer sans modération ! Disponible en librairie, les romans sont cédés à 280 DA.