Les établissements ou banques qui seront les plus touchés par la disparition du crédit automobile sont Cetelem, El-Baraka et Société Générale. Le président de l'Association des concessionnaires algériens a réagi, hier, à la suppression du crédit véhicule, une disposition de la loi de finances complémentaire 2009. Tout en soulignant au préalable que la suppression du crédit consommation, dont le prêt véhicule, concerne avant tout les banques, il a affirmé que la mesure touchera le consommateur. “Ce sont les petites et moyennes bourses qui seront les plus touchées”, a-t-il ajouté. En d'autres termes, les Algériens au revenu modeste ou moyen, qui cherchent à acquérir un véhicule neuf, sont pénalisés. Une masse de citoyens éprouveront désormais de grosses difficultés pour acheter un véhicule neuf. “On (les concessionnaires) aura une baisse du chiffre d'affaires significatif. Les achats par crédit automobile représentent 30% du marché. C'est énorme”, souligne M. Bairi. Les importations de véhicules ont déjà connu une baisse de 10,5% le 1er semestre 2009. “C'est l'effet de la taxe sur le véhicule décidée l'année dernière”, observe-t-il. En effet, les concessionnaires en six mois ont importé près de 150 000 véhicules pour un montant de 129 milliards de dinars, soit plus de 1 milliard d'euros, contre près de 161 000 au cours du 1er semestre de l'année dernière. Les établissements ou banques, qui seront les plus touchés par le crédit véhicule, sont Cetelem, la banque El-Baraka et la Société Générale. Ces trois entreprises occupent les trois places du podium en matière de prêt automobile. Quant aux concessionnaires, ils s'adapteront à cette nouvelle situation, laisse entendre le président de l'Association des concessionnaires. Le plus gros consommateur de véhicules est l'Etat, a-t-il ajouté. Avec toute cette panoplie de mesures, il est certain que le boom du marché automobile sera freiné. Les importations évoluaient en moyenne à raison de 200 000 véhicules ces dernières années. L'année 2009, avec les chiffres du 1er semestre correspondant à des achats assez importants, pourrait suivre la même tendance. Mais en 2010, tout laisse croire que ce marché connaîtra une forte chute. Au demeurant, la suppression du crédit véhicule constitue une autre mesure impopulaire décidée sans tenir compte des aspirations d'une bonne partie de la population. Le véhicule sera désormais un produit de luxe, comme le fut à l'époque des années de plomb la banane ! Ces décisions rappellent le temps du parti unique. On fait payer aux citoyens l'absence de régulation, de contrôle, de mesures pour promouvoir une industrie automobile et les retards dans la construction de routes. On décide, du reste, la suppression du crédit automobile sans que soit assuré un système de transport urbain décent et efficace, au profit de la masse des citoyens, au nom d'une politique de promotion du crédit immobilier (les banques ne feront pas de crédit consommation, mais du crédit immobilier), alors que tout le monde sait qu'avec les conditions de crédit des banques et le niveau des salaires versés, le logement sera inaccessible pour une grande partie de la population. Dans cette logique étrangère à celle de l'économie de marché, demain, on décidera peut-être que les “supérettes” ne commercialiseront que les yaourts et pas les fromages ! K. Remouche