Long de 80 km, le littoral de la wilaya de Aïn Témouchent, qui attire quelque 6 millions d'estivants annuellement, n'est malheureusement pas épargné par la dégradation et la pollution des eaux usées drainées par les oueds. Les communes côtières rejettent une grande quantité d'eaux usées estimée à 8 120 m3/jour, à l'image de la commune de Béni-Saf, qui verse à elle seule quelque 3 821 m3 et ce, sans oublier les eaux résiduaires des populations estivantes qui portent atteinte et influent négativement sur l'écosystème marin. Ainsi, devant cette situation, les responsables concernées et ce, dans un souci de préservation et de protection des ressources hydriques, du littoral et des terres agricoles dans le cadre du développement durable, ont pris en charge le problème. En effet, selon un document de la direction de l'environnement, 95% de la population de la wilaya sont raccordés à un réseau d'assainissement alors que plusieurs projets ont été réalisés dans ce cadre à l'image des stations de lagunage et d'épuration. Aussi, la direction de l'environnement vient de lancer une étude portant sur la dépollution contre les eaux usées des plages de Terga et de Chatt El-Hillal alors que celle de Rachgoun dont la zone est polluée par l'oued Tafna, une inscription d'étude vient d'être proposée dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Dans un autre registre, la situation en matière d'hygiène et de salubrité publique connaît quelques insuffisances et ce, en dépit les efforts consentis par les pouvoirs publics. Celle-ci est due en grande partie à un dysfonctionnement du mode d'organisation des services chargés de la gestion des déchets qui, comme il a été relevé lors de la récente rencontre consacrée au MTH organisée au siège de l'APW, n'est pas adaptable aux exigences d'un cadre de vie à la mesure des attentes des citoyens. Dans un rapport lu par le représentant de la direction de l'environnement, les moyens matériels et humains restent dérisoires face à une évolution sans cesse croissante du volume de déchets ménagers. Quant aux conditions d'élimination de ces déchets, la situation demeure préoccupante dans la mesure où les décharges sauvages qui jonchent les oueds, routes et autres terres agricoles sont dans un état d'insalubrité avancé et constitue donc un danger permanent pour l'environnement aggravé par le comportement irresponsable de certains citoyens. Pour y faire face, les pouvoirs publics viennent d'élaborer dans le cadre du programme national de gestion des déchets ménagers des schémas directeurs des gestions des déchets ménagers de l'ensemble des communes avec la réalisation d'un centre d'enfouissement technique au profit des communes de Béni-Saf, Sidi Safi et Emir-Abdelkader. Trois autres projets ont été proposés dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 et qui consistent à la réalisation de deux décharges contrôlées pour les groupements des communes d'El-Amria et de Hamma Bou-Hadjar et ce, en plus d'une opération portant sur l'éradication et la décontamination des sols des décharges sauvages de Sidi Yamine à Aïn Témouchent et de S'Khouna à Béni-Saf. Dans un autre registre, trois importantes unités industrielles posent problème quant à la protection de la santé du citoyen et de l'environnement. Un doigt accusateur est donc pointé vers le complexe de production de détergents Henkel dont le risque de pollution est essentiellement hydrique suite aux rejets d'eaux industrielles et ce, même si celle-ci est dotée d'une station d'épuration où les eaux sont recyclées et que seuls les trop-pleins sont évacués, mais aussi vers la tannerie d'El-Amria et la cimenterie de Béni-Saf. Pour la première, une importante quantité de déchets industriels estimés à 200 tonnes est détenue, issue du processus de fabrication (boues chromatées). En effet, d'après le rapport de la direction de l'environnement, au vu des conditions dans lesquelles sont stockés des déchets, le risque de pollution hydrique par infiltration sur l'environnement demeure entier. Quant à la cimenterie de Béni-Saf et ce, au vu de sa capacité de production, il a été relevé que l'électrofiltre actuel pour la dépollution ne joue pas son rôle et par ricochet son sous-dimensionnement se traduit par des déchets néfastes qui influent négativement sur la santé du citoyen et sur l'environnement avec toute cette quantité considérable de poussière de calcaire et de ciment rejetée dans l'atmosphère qui se traduit manifestement par des maladies chroniques respiratoires (asthme, allergies respiratoires) aussi bien chez l'être humain que chez l'animal alors que la flore de la région en est grandement affectée. M. LARADJ