L'ancien chef de l'AIS n'a pas tardé à réagir au dernier communiqué du GSPC l'accusant de courir derrière les miettes jetées par le pouvoir. Et contre toute attente, Madani Mezrag trouve, dans le dernier communiqué du GSPC, des éléments encourageants pour l'ouverture d'un dialogue avec le pouvoir. Dans un entretien accordé au quotidien Al Qods El Aarabi, l'ancien chef de l'AIS estime qu'une nouvelle ligne de conduite est apparue à la direction du GSPC. “Si l'authenticité du dernier communiqué venait à être confirmée, cela signifie que l'organisation (GSPC) est prête à négocier et à rechercher une solution pour l'arrêt du bain de sang en Algérie”. Madani Mezrag en veut pour preuve le fait que le communiqué du GSPC mentionne les négociations entre l'AIS et l'armée algérienne et le fait que l'auteur du communiqué, un certain Abou Mouslim El Djazaïri ait appelé Mezrag par “le frère”. Pour lui, cela constitue un élément positif. Par contre, le communiqué a traité le fondateur du GSPC, Hassan Hattab, de “menteur”. Pour Madani Mezrag, il est certain que le GSPC a opéré un changement dans sa philosophie et dans sa stratégie, exactement comme ce fut le cas pour les talibans où le mollah Omar a interdit tous les attentats à l'explosif dans les lieux publics. Madani Mezrag saisit cette nouvelle orientation du GSPC et se dit prêt à jouer un rôle de médiateur entre les groupes armés et le pouvoir. Cette nouvelle sortie de l'ancien “émir” de l'AIS et son appel répété en faveur de l'amnistie générale renseignent sur les ambitions personnelles de l'homme, qui persiste à vouloir fonder un grand parti islamiste, semblable à l'ex-FIS. Mais, à y voir plus clair, la réponse de Madani Mezrag est une façon de court-circuiter le travail accompli sur le terrain par Hassan Hattab et les anciens “émirs” du GSPC repentis. Ces derniers ont réussi, en l'espace de quelques mois, à convaincre pas mal de terroristes à déposer les armes, alors que d'autres groupes sont en négociations avancées pour renoncer définitivement à la violence. Hassan Hattab et ses compagnons sont sur le terrain et assument leurs nouvelles positions, tandis que Madani Mezrag se présente en médiateur - façon de dire qu'il ne prend pas position - dans l'espoir d'en tirer les dividendes politiques, en cas d'aboutissement des négociations. Azzeddine Bensouiah