Plusieurs familles de la rue Larichi-Ahmed de La Casbah sont en danger de mort. Fortement secouées par le séisme du 21 mai dernier, leurs maisons, déjà très vétustes et délabrées, menacent de s'écrouler à tout moment. Certaines sont quasiment à terre. Pour autant, le dénuement des locataires et leur détresse ne semblent pas préoccuper outre mesure les autorités. Au contraire. Réfugiés depuis prés de deux mois dans une école à Debbih-Cherif, les sinistrés ont été sommés de quitter l'établissement et de retourner chez eux. “On nous a pris pour des faux sinistrés alors que le plafond risque de nous tomber sur la tète”, s'est insurgé cette mère de famille. Occupant une pièce dans une vieille douéra sise au 11, rue Larichi-Ahmed, cette dame dénonce l'indifférence de pouvoirs publics. “Il y a des fissures partout sur les murs, le plafond, le sol. Il suffit d'une petite secousse et tout s'effondrera”, affirme-t-elle. Chez sa voisine d'en face, un morceau de bâche fait office de façade. Le mur s'est, quant à lui, écroulé. “Les gens du CTC (l'office du contrôle technique des constructions) sont venus, mais ils se sont arrêtés au seuil de la porte”, raconte la malheureuse.