Face à ce danger imminent, les quatre locataires s'insurgent contre l'indifférence des autorités locales. Durement touché par le séisme du 21 mai dernier, l'immeuble, sis au 2, rue Ali-Tameglit, ex-rue Butin (Basse-casbah), risque de s'effondrer à tout moment sur ses habitants. Ils sont quatre locataires à n'avoir de cesse, depuis la catastrophe, d'adresser leurs doléances à toutes les instances concernées, mais en vain. Le seul résultat demeure l'indifférence : “Notre immeuble présentait déjà avant le séisme des risques réels, quant à un effondrement imminent en cas de secousses.” “Nous risquons notre vie et celle de nos enfants sans que cela inquiète qui que ce soit outre mesure. Quelle aberration !” se sont plaints les habitants de la bâtisse qui aurait pu constituer un patrimoine culturel. Or, un mois après le séisme, les services du CTC ont fait une évaluation sur l'état de vétusté de cet immeuble, pour le déclarer ensuite inhabitable, selon les déclarations des locataires. Pour avoir plus d'arguments à présenter aux autorités afin d'intervenir au plus vite, les familles “sinistrées” ont demandé une expertise supplémentaire. Le 4 septembre 2003, une équipe constituée d'un ingénieur, d'un architecte et du gérant du bureau d'études technique s'est déplacée sur les lieux. La conclusion de l'expertise atteste que la bâtisse en question, datant de l'époque coloniale, présente des fissures au niveau de l'ensemble des murs de séparation, un éclatement et la dislocation de plusieurs parties des murs porteurs et au niveau des volets de la cage d'escalier, un affaissement et le décollement du carrelage sur l'ensemble des appartements et enfin le décollement et l'effondrement des éléments de décoration de la façade. Le document confirme que la bâtisse présentait déjà, avant le séisme, un état sérieux de détérioration de ses éléments porteurs ainsi que le décollement et l'effondrement du garde du corps des volets de la cage d'escalier. Les fuites d'eau ont aussi accéléré la corrosion des poutrelles en acier, ainsi que le revêtement des murs, dont les porteurs, la dislocation et la déformation du carrelage. Il a été recommandé, en définitive, d'évacuer la bâtisse pour éviter des pertes humaines et d'opter pour la démolition pure et simple, ou classer cet immeuble patrimoine de La casbah et procéder à sa restauration. N. S.