Pourtant, les lois et les règlements ne font pas défaut, et tout récemment le gouvernement a pris de nouvelles dispositions plus cœrcitives dans le but justement d'enrayer cette spirale meurtrière. La collision, samedi dernier, entre un semi-remorque et un bus, qui a décimé toute une famille à Ghazaouet, montre l'ampleur dramatique que prend le phénomène des accidents de la route dans notre pays. Des morts, des morts et encore des morts sur la route. Il ne se passe pas un jour que Dieu fait sans que la presse ne répercute les échos macabres de cette machine à donner la mort. Le fait est d'autant plus préoccupant tant pour le citoyen, qui est obligé de prendre la route, que pour l'Etat, et la situation semble aller de Charybde en Scylla. Avec une moyenne de 50 morts par semaine et une centaine de blessés, selon les communiqués hebdomadaires de la gendarmerie, on s'achemine vers une hécatombe sans précédent dans les annales. Même le terrorisme islamiste à ses heures de puissance ne faisait pas autant de victimes par année. Pourtant, les lois et les règlements ne font pas défaut, et tout récemment le gouvernement a pris de nouvelles dispositions plus cœrcitives dans le but justement d'enrayer cette spirale meurtrière. Mais force est de constater que l'effet dissuasif que ces dispositions sont censées produire n'aura pas été palpable sur les routes. On a même cette impression — c'est peut être faux — que plus il y a de lois, plus il y a volonté de sévir, plus les accidents augmentent. Pourquoi ce paradoxe ? Tout simplement, il n'y a pas une volonté d'appliquer ces lois. Quand un policier retire le permis à un chauffeur pour une quelconque raison et que ce policier se fasse juste intimer l'ordre de restituer le document à son propriétaire, dont la faute est pourtant établie, c'est en raccourci toute la problématique qui se décline. Alors de deux choses l'une : ou l'on accepte ces lois quelle que soit notre position sociale, ou l'on continuera à compter quotidiennement les victimes des chauffards et des conducteurs des semi-remorques. O. O.