Résumé : Sakina croyait tout savoir sur son beau-frère. Elle attend la première occasion pour en savoir plus. Au cybercafé, Samir ne pense plus à la voisine. Des revendeurs de cigarettes veulent entrer. Il leur demande d'aller ailleurs. Son cyber ne deviendra pas un lieu de trafic… 4eme partie -V ous auriez pu les laisser entrer, dit un jeune client venu régler son dû. -Non, pas même de l'eau, répond Samir. Si c'était seulement des cigarettes, maâlich mais là, il y a el kif, kachiette et moi, je refuse d'être la cause de votre perte ! En fait, Samir est un garçon qui ne touche à rien. Pas de cigarette, pas de chique. Il ne boit pas d'alcool. Son frère se permet parfois, une bière ou deux mais jamais il n'est rentré ivre. Son père, un enseignant à la retraite, est un homme pieux et très respectueux des autres. Même son grand-père, Allah irahmou, connu à travers le pays, ancien moudjahid, était réputé pour sa grandeur d'âme. Samir se voit mal fermer les yeux, devant le mal que cause la drogue. Il tient à avoir la conscience tranquille. Aucun jeune de son village n'en souffrira par sa faute. - Ici, il n'y aura aucune drogue! insiste le jeune homme. Je ne peux pas vous interdire d'y toucher mais ils ne feront pas leur sale commerce ici ! - OK ! Saha… Moi, je croyais que c'était juste des cigarettes ! Pour ceux qui ont à travailler sur micro et qui n'ont pas le temps de sortir en acheter ! - Rien ne les empêche de sortir, réplique Samir en lui rendant sa monnaie. - À la prochaine ! Il regarde le client partir. Il se demande s'il est vraiment aussi naïf qu'il l'a laissé paraître. Le reste de la journée se passe tranquillement. Dès qu'il commence à ressentir la fatigue, il met de l'ordre dans son bureau puis décide de fermer. Il a décidé de partir avant l'arrivée des clients habitués à se connecter en début de soirée. Avant de rentrer, il s'arrête devant une supérette où il achète des friandises pour ses neveux. Il prend aussi des fruits. Lorsqu'il arrive devant le bâtiment, il regarde en direction de leur étage. Il lui semble avoir vu un rideau bouger. Il ne se doute pas que Sakina est en train de surveiller son retour. Elle garde un œil sur le balcon d'en face. La voisine est là, toute souriante. Le vent du soir joue avec ses cheveux qu'elle ne cesse de ramener en arrière. Elle regarde vers Samir qui passe sans lui prêter un seul regard. - Est-ce qu'il m'a vue ? se demande Sakina. Ou est-ce elle qui n'a pas vu ? Le jeune homme ne tarde pas à rentrer. Les garçons l'accueillent en lui sautant au cou, comme d'habitude. - Devinez ce que je vous ai apportés ! - Des bonbons et des gâteaux, répondent-ils. - Ont-ils dîné ?demande Samir, à sa belle-sœur. - Oui, tu peux leur donner… Les garçons le soulagent des sachets et les emportent à la cuisine. Sakina le suit au salon où il s'affaisse sur le canapé. - Je suis à bout, dit il. Je vais me coucher, s'il te plaît, arrange-toi pour qu'ils ne fassent pas de bruit ! - Mais tu n'as pas dîné !s'écrie-t-elle. - Trop fatigué, répond il en se levant pour se traîner jusqu'à sa chambre. Mon frère n'est pas encore rentré? - Si, mais il est ressorti pour discuter au café! Il ne devrait pas tarder, lui dit-elle. On n'a pas encore dîné. En fait, on t'attendait. Tu pourrais faire un effort ! En plus, vous ne vous êtes pas vus depuis hier! - Je sais. Je le verrai demain… Lorsqu'il ferme la porte de sa chambre, elle soupire de déception. Elle a tant de questions à lui poser. Mais elle ne peut pas le forcer à rester debout. Elle devra prendre son mal en patience et attendre demain. Elle retourne à la fenêtre et grince des dents, en voyant la voisine, regarder vers elle. A. K (À suivre)