Ni tout à fait “pour”, ni tout à fait “contre”, les représentants syndicaux déplorent, par ailleurs, l'évacuation de l'aspect financier. Les nouvelles dispositions qui seront appliquées dès septembre prochain, et qui visent à prolonger la durée des cours dans les différents cycles, ne font pas consensus chez les syndicats de l'éducation nationale. Ces mesures sont qualifiées par certains syndicalistes de “mesures antipédagogiques”. Les partenaires sociaux vont soumettre leurs réponses dimanche prochain lors d'une autre rencontre avec le premier responsable de l'éducation nationale, M. Boubeker Benbouzid. “En réalité, rien n'a vraiment changé à part la surcharge des heures de travail. Ils n'ont fait que condenser l'emploi du temps des enseignants. Même avec le passage à 45 minutes la séance de cours, nous n'allons pas nous en sortir”, a déclaré M. Larbi Nouar, premier responsable du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). La disposition de passage à trente-cinq semaines de travail, alors que l'année scolaire s'achevait après vingt-sept semaines, a également fait hurler plusieurs syndicalistes notamment le premier responsable du Cnapest, qui estime que même si les enseignants gagnaient un peu de temps avec le passage à 45 minutes, ce dernier serait perdu en changement de classes. “L'intérêt de l'enseignant n'est pas pris en charge avec ces mesures. La surcharge des heures de travail va réduire l'efficacité du professeur et ne lui apporterait rien sur le plan pécuniaire, car au niveau de la Fonction publique, nos séances de cours seront toujours comptabilisées comme une heure de travail, alors qu'elles sont de 45 minutes”, a-t-il expliqué. À ce propos, le Cnapest propose au ministre de comptabiliser les heures de travail ajoutées comme des heures supplémentaires. “La loi des paiements des heures supplémentaires a toujours existé, ils n'ont qu'à l'appliquer”, tranche-t-il. Un avis partagé par M. Basti, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'enseignement et de la formation (Satef), qui considère que le passage à 35 semaines de travail est antipédagogique ; d'ailleurs, précise-t-il, le Satef a fait appel à deux inspecteurs de l'éducation pour étudier les propositions faites par Benbouzid. “Nous proposons de garder le même rythme des années précédentes, avec l'application du nouveau week-end, à savoir travailler de dimanche jusqu'à vendredi à 12h00 et l'après-midi du mardi libre”, a-il-suggéré. Même si ces dispositions ont été critiquées par les syndicalistes, elles ont apporté, selon les syndicalistes, quelques satisfactions. “En ce qui concerne le planning examens et vacances, nous n'avons rien à dire et le problème de l'absentéisme des élèves en fin d'année a été également pris en charge”, a déclaré le responsable du Cnapest. Pour ce qui est des revendications syndicales, M. Meriane, SG du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a évoqué le problème de logement dans les wilayas du Sud. “Nous n'avons pas oublié nos doléances socioprofessionnelles ; d'ailleurs, nous avons décroché notre revendication d'attribution de logements dans les wilayas du Sud et, prochainement, nous allons relancer le dossier du régime indemnitaire”, a-t-il conclu. Nabila A.