Les sportifs nationaux ne brillent pas beaucoup au niveau mondial ces derniers temps. Sauf les footballeurs qui, agréable surprise, nous comblent de plaisir et nous font espérer encore mieux. Après nos nageurs, ce sont nos athlètes, que l'on croyait mieux nantis, mieux préparés qui sont renvoyés dès la case départ. Le bricolage ne peut se concilier avec le haut niveau, en natation, athlétisme ou, d'une manière générale, dans toute autre compétition d'envergure internationale comme les derniers Jeux méditerranéens. La natation et l'athlétisme sont les deux plus importants sports olympiques. Leurs grands meetings présentent la caractéristique d'être de super-spectacles, mondialement médiatisés. Ils sont avec les jeux Olympiques, le rêve, l'ambition de tout sportif assez doué. Malheureusement, ils ne sourient pas au premier venu. Les qualités intrinsèques, les dons de la nature, ne sont pas suffisants pour y participer et surtout pour y briller. Il est indispensable d'y ajouter travail, efforts, sacrifices, persévérance, de longues années durant. Nourredine Morceli et après lui, le nageur américain Michael Phelps ou l'athlète jamaïcain Usain Bolt sont les parfaits exemples de surdoués qui en ont bavé à l'entraînement bien avant d'arriver à devenir le “number one” incontesté. Le succès se prépare. Il est l'enfant naturel de la sueur. Il se combine de plus en plus avec des techniques et technologies super-affinées. Certaines sont en porte-à-faux avec l'éthique sportive, elle-même vue différemment, et selon leurs intérêts, par les différentes instances mondiales, les parrains, les sponsors, les équipementiers, parties prenantes et agissantes du sport-spectacle. Dans ce milieu, les petits, les nouveaux, ont peu de marges de manœuvre. Surtout s'ils sont abandonnés à leur sort, ou mal coachés techniquement et psychologiquement. À moins qu'ils ne soient vraiment pas des surdoués ! Le sport de haut niveau actuel a besoin de stars, quitte à fermer les yeux sur certaines “anomalies”. Quelques défaites pourtant, comme celle de la perchiste russe Isinbayeva, tombée de haut, prouvent que rien n'est acquis d'avance. La haute performance ne s'embarrasse ni de sentiments, ni d'états d'âme. On participe pour faire le spectacle, pour gagner, pour battre des records. À condition d'en avoir les aptitudes. Les faux calculs, voire la suffisance, peuvent être la cause de bien des déconvenues. B. O.