Le Brésil a-t-il réellement mis la barre à gauche en élisant Luiz Inacio Lula da Silva à la magistrature suprême ? L'ancien ouvrier-tourneur, candidat du Parti des travailleurs, dont il est le fondateur, promet “un nouveau pays” aux Brésiliens. “Si à la fin du mandat, il ne reste plus une seule personne qui ne mange pas trois fois par jour au Brésil, j'aurai accompli la mission de ma vie”, ne cesse-t-il de répéter. A-t-il les moyens de sortir de la misère les 45 millions de brésiliens qui vivent en-dessous du seuil de la pauvreté ? Mission difficile, pour ne pas dire impossible dans un pays dont la dette extérieure dépasse les 100 milliards de dollars. Les observateurs ne cessent de s'interroger sur le soutien très important apporté par une bonne partie de la droite brésilienne au candidat de la… gauche. Lula da Silva, constitue-t-il une “ruse” de la droite, pour garder le pouvoir, dans un pays où la faim fait des ravages ? Son intention de nommer comme vice-président un milliardaire brésilien apporte de l'eau au moulin de ses détracteurs. Géant économique de l'Amérique latine, le Brésil attend les changements promis par le nouveau président, qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2003. les 1,5% de croissance, la dette publique représentant 60% du PIB et une monnaie dévalorisée de 40% sont des faits qui ne plaident pas en faveur de Lula da Silva. L'immense espoir qui a suscité son élection a peu de chances d'être concrétisé. De toute façon, la situation de blocage que vit le Brésil, sur le plan économique, seul un miracle sortira ce pays du marasme. K. A.