Vote n Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a été réélu, hier, au second tour de l'élection présidentielle avec plus de 60% des voix. «Cette victoire me comble en tant qu'homme politique parce que c'est la victoire de ceux d'en bas sur ceux d'en haut et je n'ai pas honte, je n'abandonnerai jamais le peuple», a déclaré Lula acclamé par quelque 5 000 sympathisants rassemblés sur l'avenue Paulista, Sao Paulo. Lula, accueilli par une salve de pétards, a été applaudi par la foule qui agitait des drapeaux verts, jaunes, rouges en scandant «Olé, olé, olé, ola, Lula, Lula», le refrain de la campagne. Il ajoutera : «C'est la victoire du Brésil.» Lula a souligné également la nécessité de préserver le Parti des travailleurs (PT, gauche) la formation politique dont il a été l'un des fondateurs en 1980, et qui a été ébranlée par les scandales de corruption tout au long de son premier mandat. Sur plus de 99 % des votes dépouillés, Lula a obtenu 60,8 % des voix contre 39,2% à son rival social-démocrate Geraldo Alckmin. Ce dernier a reconnu sa défaite. Dans son discours de remerciements aux électeurs dans un hôtel de Sao Paulo, Lula a indiqué qu'il continuerait «de gouverner pour tous, mais que les pauvres auront sa préférence» dans son prochain gouvernement. Il a aussi indiqué qu'il mènerait une «politique budgétaire dure». Selon lui, la solution des problèmes du Brésil «réside dans la croissance de l'économie et de la distribution des revenus». Il obtient un score proche de celui qu'il avait obtenu en 2002 lors de sa première élection à la présidence : 61,2%. Le 1er octobre, l'ancien ouvrier métallurgiste et dirigeant syndical, devenu président en 2002, avait manqué de justesse la réélection au premier tour. Il avait obtenu 48,6 % des voix contre 41,6% à Alckmin. Ce ballottage, surprise, avait été provoqué par le scandale de l'achat d'un dossier anti-opposition par son Parti des travailleurs (PT), intervenu en pleine campagne électorale, à quinze jours seulement du scrutin. Lula s'est positionné comme le défenseur des plus pauvres en s'appuyant sur les bons résultats de la lutte contre l'inflation, sur la hausse du salaire minimum et l'extension des programmes d'aide sociale. Il a accusé son adversaire de mettre en péril l'emploi par des projets de diminutions draconiennes des dépenses de l'Etat et de vouloir remettre en cause le programme «Bourse famille», qui bénéficie à 11 millions de familles démunies. Il a aussi accusé Alckmin de vouloir nationaliser les principales compagnies nationales brésiliennes comme Petrobras, Banco do Brasil, les Postes, réussissant à mettre son adversaire sur la défensive.