Le journal que vous avez, aujourd'hui, entre les mains est dirigé et géré par un nouveau staff. M. Farid Alilat assure, désormais, la direction de la publication. Il nous semble, chère lectrice et cher lecteur, chers et fidèles partenaires, que la moindre des élégances, la moindre des courtoisies consiste à vous faire part de ce changement. La direction se donne de nouveaux projets et de nouvelles ambitions. Des projets et des ambitions que nous ne saurons réaliser, nous en sommes convaincus, sans les partager avec vous. Car, c'est avec vous que nous comptons les concrétiser, au jour le jour, au fil des semaines, des mois et des années. Nous avons l'ambition de faire de Liberté un grand quotidien populaire, un journal à travers lequel s'expriment les valeurs qui fondent une République. Nous avons l'ambition de continuer à faire de Liberté un quotidien qui porte comme étendard toutes les libertés, toutes ces libertés pour lesquelles un homme vit, se bat et résiste. Ce journal sera un espace d'expression ouvert aux forces saines de la nation. Dans ses colonnes, s'exprimeront le travailleur, le chef d'entreprise, l'enseignant, l'étudiant, le syndicaliste, le chômeur, le retraité, l'artiste, l'homme de culture et la femme au foyer. Pour ne citer que ces petites et grandes professions par lesquelles s'érigent un pays. Dans ses colonnes, nous continuerons à défendre les idéaux et les valeurs républicaines ; les seules vraies valeurs auxquelles nous croyons. Ces valeurs de droit, de justice, d'indépendance, d'éthique, d'égalité de chances, de probité et de confiance seront notre credo. Nous avons pleinement conscience que les lecteurs et autres partenaires de la presse écrite deviennent de plus en plus exigeants et de mieux en mieux au fait des évènements qui secouent la vie de la nation et du monde. L'intrusion de l'outil Internet, l'existence de la parabole, la disponibilité des journaux étrangers dans presque tous les kiosques du pays, exigent de nous, en tant que journal et en tant qu'entreprise de presse, une nouvelle dynamique. Sans doute, attendez-vous de nous une nouvelle façon de vous faire vivre l'actualité, une nouvelle façon de restituer les évènements et une nouvelle manière de coller à cette actualité et une innovation dans sa présentation. Nous avons l'ambition, et surtout le devoir, de traiter les faits dans un souci d'objectivité et de concision. Parce qu'un journal est d'abord respecté pour le souci qu'il attache à l'exactitude. Nous allons y veiller. Mais faut-il alors que l'on s'attache uniquement aux faits ? Non. Liberté ne sera pas un journal sans opinion. Liberté ne sera pas un quotidien incolore et inodore. C'est un journal d'opinion, un journal qui possède sa ligne éditoriale qui doit demeurer sans ambiguïté. Notre ligne éditoriale épouse les idéaux républicains. Ses colonnes sont ouvertes aux partis, aux associations et à tous les mouvements qui se réclament de cette mouvance. Notre journal n'est pas et ne sera pas le porte-voix des intégristes et des conservateurs. Il n'est pas, il ne le sera jamais, disposé, à ouvrir ses colonnes à ceux qui ambitionnent de transformer l'Algérie en un khalifat ou une République soumise à la prédation, à la pègre, à la concussion et à la corruption. Il n'est pas inutile de rappeler que deux journalistes et deux travailleurs de ce quotidien ont été passés sous les lames des terroristes islamistes pour la seule raison qu'ils exerçaient dans un quotidien algérien indépendant. Il n'est pas inutile de rappeler que plus d'une soixantaine de journalistes ont payé de leur vie pour que le droit à la libre expression puisse s'imposer dans ce pays. Pour la mémoire de ces hommes et de ces femmes, nous avons le devoir d'honorer cette profession. Ce journal ne sera pas un quotidien de compromission et de servitude. Il ne sera pas le palefrenier des gouvernants et il ne sera pas le cireur de bottes du pouvoir. Il n'est pas et ne sera l'organe d'aucune chapelle politique, mais celui d'un multipartisme bien compris en République. Et nous assumons publiquement et non sans fierté notre proximité du courant politique qui se réclame de ses idéaux. Nous croyons qu'un journal se fait l'expression d'un idéal et d'un projet de société qui se situe au-dessus des hommes et au-dessus des ambitions personnelles, aussi nobles puissent-elles être. Avons-nous trop d'ambitions ? Faisons-nous montre de prétention en énonçant notre façon de concevoir ce journal ? En tant que nouveau directeur de la publication de Liberté, en tant qu'animateur d'une équipe de journalistes, de techniciens et d'employés, à tous les niveaux que ce soit, j'estime qu'il est de notre devoir de renouveler, aujourd'hui, ce contrat de fidélité qui nous lie avec vous. Ce contrat se fonde sur la rigueur et l'indépendance d'esprit. Réclamer la fidélité de notre lecteur nécessite de notre part que nous soyons en mesure de lui offrir une information précise, rigoureuse, jamais tronquée, mais aussi analysée et disséquée avec au besoin des éclairages de spécialistes, puis commentée dans le strict respect du principe cardinal de l'objectivité. Commentée, pourquoi ? Parce que nous ne serons jamais les témoins impassibles et dociles de toutes ces petites et grandes choses qui secouent l'Algérie et le monde qui l'entoure. Nous serons plus que des rapporteurs de l'actualité. Nous serons des critiques et nous avons, pour ce faire, le devoir de nous inspirer de ces gens qui ont fait la gloire de la presse mondiale. Nous adoptons pour devise ces mots de Françoise Giroud qui, un jour, écrivait : “Le journaliste est celui qui lève le voile.” Nous avons la volonté d'être de ces journalistes qui lèvent le voile. Tout simplement. Trop d'ambitions ? Sûrement pas : c'est là le contrat minimum sur lequel doit s'engager le plus commun des journaux. Nous vous donnons donc rendez-vous, au quotidien, pour réaliser ces projets et concrétiser ces ambitions. À nous d'être fidèles à nos engagements. À vous, chère lectrice et cher lecteur, de nous renouveler votre confiance. Liberté