L'apport de la Fédération de France du FLN à la Révolution était décisif. Outre les manifestations du 17 octobre 1961, réprimées dans le sang par la police française, sa contribution avait grandement aidé le GPRA à financer la Révolution. Véritable poumon financier de la Révolution algérienne et appendice militaire de la glorieuse ALN sur le territoire français où d'éclatantes actions armées avaient été menées, la Fédération de France du FLN est, depuis l'indépendance, frappée d'un ostracisme aussi inexplicable qu'injuste au point où ses délégués ont été écartés, en 2004, des organes dirigeants de l'ONM. Aussi, au lendemain de la célébration du double anniversaire du 20 août 55/56, l'Association des moudjahidine de la Fédération de France du FLN a fait entendre sa voix en exigeant haut et fort que la journée du 25 août 1958, correspondant à l'ouverture du 2e front en France, soit consacrée officiellement comme date historique. “Nous revendiquons aujourd'hui solennellement que cette date soit célébrée officiellement à l'instar des dates historiques qui ont marqué la révolution du 1er Novembre 1954”, exige-t-elle dans un communiqué rendu public hier. Une date qui, de l'avis de cette association, n'a pas bénéficié de tous les égards qu'elle mérite. “Voilà une des pages glorieuses de notre guerre de Libération qui reste encore à écrire et à magnifier pour lutter contre l'oubli, et pour édifier les générations futures”, regrette-t-elle. Pourtant cette date, explique-t-elle, est de la même veine que celles des 20 août 55 et 56 en ayant contribué “à forger l'identité nationale”. En effet, le 25 août 1958, la Fédération de France du FLN, baptisée septième wilaya, a décidé d'ouvrir un deuxième front sur le sol français même. “L'ouverture de ce second front armé, dont l'un des objectifs stratégiques était la dispersion des forces coloniales et soulager l'ALN au moment où le général de Gaulle, alors président de la République française, proclamait que la France s'étendait de Dunkerque à Tamanrasset, et décidait pour en finir avec la “Rébellion” de l'envoi de 200 000 soldats supplémentaires en Algérie”, rappelle l'association. Pas moins de 181 objectifs (commissariats de police, dépôts de carburant, etc.) avaient été ciblés par des commandos ayant suivi un stage “dans une base de l'ALN au Maroc”. Pour l'Association des moudjahidine de la Fédération de France du FLN, les conséquences de ces attaques sur le moral de l'émigration, des populations algériennes et des maquisards avaient été “éminemment positives”. Mieux, elles n'avaient laissé aussi de déteindre sur l'opinion internationale qui était amenée à abandonner certains préjugés et autres idées reçues. “En portant la guerre sur le sol même de l'ennemi, ce qui était à ce jour unique dans l'histoire des luttes de libération dans le monde, la direction politique de la Révolution et la Fédération de France du FLN avaient donc réussi sans doute au-delà des espérances”, souligne le communiqué de l'association. Incontestablement, l'apport de la Fédération de France du FLN à la Révolution était décisif. Outre les manifestations du 17 octobre 1961, réprimées dans le sang par la police française, sa contribution financière — ne dit-on pas que l'argent est le nerf de la guerre ? — avait grandement aidé le GPRA à financer la Révolution. Selon Omar Boudaoud, premier responsable de la Fédération de France, cette structure “a été la source de financement des activités et du Trésor du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) à raison de 80%”. Bel et grandiose exemple de l'attachement viscéral de l'émigration algérienne à la mère patrie. A. C.