Donnant l'impression d'être plus soucieux du respect des lois dans la détention et les interrogatoires des suspects de terrorisme, le nouveau locataire du bureau ovale va mettre en place une cellule composée de hauts responsables, qui sera chargée de réaménager la politique américaine en la matière. Avec les conséquences de la politique menée par son prédécesseur George W. Bush, qui avaient entaché l'image de marque des Etats-Unis sur la scène internationale, en raison du non-respect des droits de l'homme en matière de détention et d'interrogatoire des prisonniers suspectés de terrorisme, Barack Obama semble décidé à redorer le blason terni de son pays. Pour rappel, les images sur le traitement réservé par les soldats américains aux détenus des prisons de Guantanamo sur l'île de Cuba, d'Abou Ghraïeb en Irak, ou de Bagram en Afghanistan, avaient choqué la communauté internationale. Washington était devenue la cible privilégiée des organisations non gouvernementales mondiales, qui n'avaient cesse de dénoncer cet absence du respect des conventions internationales des droits de l'homme. Peu après sa prise de fonctions, en janvier, Barack Obama avait promis de refondre la politique américaine de détention et d'interrogatoire des suspects liés au terrorisme, en particulier grâce à la mise en place d'un groupe de travail spécifiquement consacré à ces questions. Ainsi, un peu plus de sept mois après son investiture, Barack Obama passe à l'acte en donnant son accord pour la création d'une unité d'élite chargée d'interroger les principaux suspects liés au terrorisme. L'information a été rapportée hier par le quotidien américain Washington Post . De hauts responsables de l'administration, ont révélé à ce journal que cette décision avait été prise dans le cadre d'efforts plus larges visant à réaménager la politique américaine sur la détention et l'interrogatoire de suspects. Selon ces sources, le président US a autorisé la création de cette nouvelle unité, baptisée High-Value Detainee Interrogation Group (HIG) , en fin de semaine dernière. A en croire le Washington Post cette cellule sera composée d'experts issus de différentes agences de renseignements et organismes chargés de veiller au respect de la loi et sera installée dans les locaux du FBI (Sûreté fédérale). Le groupe sera supervisé par le Conseil national de sécurité (NSC) et placé sous la surveillance directe de la Maison-Blanche, retirant certains pouvoirs à la CIA dont les méthodes d'interrogatoire ont été mises en cause. Par ailleurs, les conclusions devaient être rendues publiques hier, a recommandé la mise en place de la nouvelle unité d'interrogatoire, ainsi que d'autres changements liés, en particulier, aux modalités de transfert des prisonniers à l'étranger, a également rapporté le Washington Post. Cette décision intervient au moment où le chef d'état-major de l'armée US juge qu'Al-Qaïda reste “très capable” de frapper les Etats-Unis, dans un effort pour convaincre une opinion publique réticente de l'importance du combat en Afghanistan. Le réseau extrémiste est “toujours très capable” de s'attaquer aux Etats-Unis et “très concentré sur cet objectif”, a déclaré l'amiral Michael Mullen dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision NBC. Pour être convaincant, il ajoute qu'il “dispose également de capacités d'entraînement, de soutien et de financement”. Il rappellera qu'Al-Qaïda continue de bénéficier du soutien des talibans en Afghanistan et au Pakistan, justifiant ainsi la guerre menée contre eux en Afghanistan, où la situation est “sérieuse et se détériore”. Quelque 51% des Américains estiment que cette guerre ne vaut pas la peine d'être menée, contre 47% d'opinions favorables, selon un sondage réalisé mi-août pour le Washington Post et ABC News.