Ayant basé sa campagne électorale sur le thème du “changement”, notamment sur le plan international, le candidat démocrate est en train de modifier progressivement son cap, en reconnaissant que mettre fin à la guerre en Irak est une “opération très compliquée”, tout en promettant un soutien sans faille à Israël pour s'assurer le soutien du lobby juif américain dans la course à la Maison-Blanche contre McCain En fin de compte, il n'y a pas lieu de s'attendre à une modification de la politique extérieure des Etats-Unis si le candidat démocrate, Barack Obama, parvient à entrer à la Maison-Blanche. En effet, au vu de ses dernières déclarations sur les questions internationales d'actualité, telles que la guerre en Irak ou le conflit israélo-arabe, rien ne changera. Celui, qui a mené sa campagne avec pour thème essentiel le “changement”, s'il est élu, ne donne plus l'impression de changer de cap, et pourrait même épouser les thèses de George Bush, particulièrement sur les deux plus importants sujets, qui tiennent les Américains en haleine, en l'occurrence la guerre en Irak et le Moyen-Orient. Il lui sera extrêmement difficile de changer la politique US dans cette partie du monde, où les Etats-Unis sont engagés en Irak dans une campagne indécise depuis cinq ans, traitent l'Iran en ennemi depuis plus de 25, et soutiennent Israël depuis sa naissance en 1948. Après avoir crié haut et fort qu'il retirerait les troupes US d'Irak dans un délai ne dépassant pas les 16 mois après son investiture, Obama fait machine arrière en laissant entendre récemment qu'il écouterait les généraux chargés des opérations sur le terrain. En déclarant sur CNN, “je suis ouvert aux faits et à la raison”, le candidat démocrate montre que sa marge de manœuvre est vraiment limitée, et qu'il sera contraint de composer avec la réalité du terrain. Bien qu'opposé dès le départ à la guerre en Irak, Barack Obama a souligné qu'il n'était pas facile de faire rentrer des milliers de soldats et des tonnes d'équipement. Il a reconnu que ce sera “une opération très compliquée”, car se rendant compte que le désengagement d'un contingent de plus de 140 000 soldats déployés à travers un pays loin d'être pacifié, constitue un véritable casse-tête. Par ailleurs, le futur locataire du bureau ovale, sera obligé de tenir compte d'un accord négocié actuellement entre Bagdad et Washington sur les conditions d'un maintien d'une présence militaire américaine en Irak au-delà de 2008. Quant à sa position vis-à-vis de l'Etat hébreu, Obama n'a laissé planer aucun doute en l'assurant de son engagement inébranlable en faveur d'Israël et la mobilisation américaine contre tout ce qui est perçu comme une menace. Ne s'arrêtant pas à ce stade, il s'est clairement prononcé sur l'épineuse question du statut de Jérusalem, sans solution approuvée par tous, depuis près de 60 ans en affirmant sans ambages : “Jérusalem restera la capitale d'Israël et elle doit rester indivisible”, déclenchant la colère des Palestiniens et des Arabes. Au sujet de l'Iran, il ne s'est pas privé dans un discours récent, d'attaquer Téhéran, ne laissant du coup que peu de place au dialogue avec le régime des mollahs, même s'il s'est déclaré prêt à discuter avec des responsables iraniens, mais “seulement à condition que cela serve les intérêts des Etats-Unis”. Devant les membres d'une organisation de défense des intérêts d'Israël aux Etats-Unis, il n'a pas ménagé l'Iran en disant : “Le danger iranien est grave, et il est bien réel. Mon objectif sera d'éliminer cette menace.” K. ABDELKAMEL