Ces crédits, version UGTA, seront cependant exclusivement dédiés à la l'achat de produits “made in Algeria”, l'objectif de la formule étant de soutenir la production nationale et qui dit soutient de la production nationale dit aussi protection de l'outil de travail, un credo immuable de la centrale. La suppression de crédits à la consommation va permettre de faire des économies substantielles de devises en cette conjoncture de vaches maigres où chaque dollar vaut son pesant d'or. Soit, mais la mesure est loin de plaire à tout le monde. Pour les banques d'abord, qui restent cependant curieusement muettes alors qu'elles sont les cibles directes, mais aussi pour toute une frange de citoyens, dont le rêve d'acheter une voiture tombe à l'eau. C'est à cette population, victime collatérale du tour de vis du gouvernement, que l'UGTA a visiblement pensée en annonçant, hier, la mise en place d'un comité d'experts qui va gamberger sur une formule alternative de crédit à la consommation. Ces crédits, version UGTA, seront cependant exclusivement dédiés à l'achat de produits “made in Algeria”, l'objectif de la formule étant de soutenir la production nationale et, qui dit soutien de la production nationale dit aussi protection de l'outil de travail, un credo immuable de la centrale. Cette proposition issue tout droit du fameux patriotisme économique, remis au goût du jour par la crise financière, dont l'Occident commence à peine à sortir va certainement trouver un écho favorable chez nombre d'acteurs économiques privés et publics algériens qui n'ont de cesse de ferrailler pour la promotion du produit national. Cependant, et à supposer que le gouvernement accepte le rétablissement du crédit à la consommation, est-ce que la production nationale sera suffisante pour répondre à la demande ? Pour ne prendre que l'exemple de véhicules, qui ont absorbé plus de 70% des crédits octroyés par les banques, il va falloir s'armer de patience car le projet de la voiture made in Algeria en partenariat avec les Emirats reste pour le moment quelque chose d'aléatoire. C'est à ce niveau que la formule que l'UGTA va proposer au gouvernement lors de la prochaine tripartite paraît quelque peu frappée du sceau de l'utopie. “Achetez made in Bladi !” pour reprendre un slogan qui a fait florès il y a quelques années, why not, à condition que le produit soit disponible et que le citoyen puisse avoir la liberté de choisir pour qu'on ne retourne pas à la triste époque des monopoles.