La Banque extérieure d'Algérie (BEA) offre, désormais, aux importateurs, notamment des matières premières, des crédits documentaires (Credoc) à paiement différé et le crédit-relais, et ce, dans le sillage de la loi de finances complémentaire 2009, a indiqué hier à l'APS son P-dg, M. Mohamed Loukal. La BEA propose ainsi aux importateurs des Credoc à paiement différé pour des échéances respectivement de 30, 90 et 180 jours et pouvant aller jusqu'à même un an. “Il s'agit de mettre en place une ligne de trésorerie supplémentaire à l'effet de permettre aux clients importateurs de bénéficier d'une aisance de trésorerie sous forme de crédit-relais”, explique M. Loukal. Si l'importateur n'est pas en mesure de payer son crédit à la fin de l'échéance, la BEA peut transformer son Credoc en un crédit-relais, indique-t-il. Cependant, l'accès à ce mode de finance est conditionné. Les entreprises éligibles de ce moyen de règlement sont essentiellement celles qui importent des matières premières et doivent être bancables. Le P-DG de la BEA exclut ainsi les importateurs spécialisés dans la revente en l'état, à l'exception de “certains produits stratégiques”. “Cette disposition viendra conforter l'appui de cette banque aux petites et moyennes entreprises en attendant d'autres mesures telles que le leasing et le capital-investissements qu'elle compte mettre en place prochainement”, estime M. Loukal. La BEA compte également accompagner les entreprises dans des négociations relatives aux délais, prix et frais grâce à son réseau de correspondants à l'étranger. Commentant les dernières mesures prises par les pouvoirs publics pour assainir le commerce extérieur, M. Loukal estime que “même si elles dérangent par leur caractère de nouveauté, elles seront certainement appréciées à l'extérieur car elles seront la preuve du sérieux de notre législation et des acteurs de notre commerce extérieur”. Le P-DG de la BEA estime que les dispositions prévues par la LFC 2009 “sont une véritable œuvre de salubrité publique, en ce sens qu'elles encadrent les opérations du commerce extérieur afin de se débarrasser de leur opacité et d'éviter qu'elles ne soient la source d'incidents de paiement qui se traduisent pas des sinistres auprès des compagnies d'assurance-crédit étrangères, ou de véritables fuites de capitaux par le biais, notamment de la surfacturation ou de l'importation de biens inutiles ou usagés ou contrefaits et dangereux, ou d'évasion fiscale”. Il a soutenu à ce propos que l'institution du Credoc comme seul moyen de paiement des importations “préserve à la fois les intérêts de l'opérateur national et ceux du fournisseur”. “En contrepartie de la garantie de paiement, l'opérateur national peut négocier au mieux la qualité des produits, les délais et même les prix car le fournisseur, qui n'est plus tenu de s'assurer au plus fort sur le risque d'exportation, peut consentir des rabais”, soutient-il. La BEA veut ainsi rassurer certains chefs d'entreprise qui estiment que la LFC, en imposant le Credoc comme seul moyen de paiement des importations, pénalise l'entreprise par des frais supplémentaires qui, par conséquent, se répercuteront en dernier lieu sur le prix de vente.